Les Etats-Unis se sont dits samedi "préoccupés" par la confirmation, par la Cour d'appel de Casablanca, de la peine de six ans de prison contre le journaliste marocain Omar Radi. "Nous sommes préoccupés par le processus judiciaire qui a conduit à sa condamnation et notons que M. Radi a allégué des violations des garanties d'un procès équitable", a déclaré un porte-parole du département d'Etat, cité par le site d'information Al-Monitor. La décision du tribunal de jeudi intervient environ six mois après que des responsables américains et marocains se sont rencontrés à Washington pour discuter des droits de l'Homme. Au cours de cette rencontre, "des responsables du département d'Etat ont souligné l'importance de respecter les garanties d'un procès équitable - pour les victimes comme pour les accusés", a rappelé le porte-parole. Selon Al-Monitor, la décision de la justice marocaine sera certainement abordée avec les autorités marocaines lors de la prochaine visite de la secrétaire d'Etat adjointe Wendy Sherman au Maroc les 8 et 9 mars dans le cadre d'une tournée régionale. "Sherman devrait rencontrer le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita et d'autres responsables marocains", a indiqué le département d'Etat. Cité par le même média, le coordinateur du Comité pour la protection des journalistes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, M. Sherif Mansour a critiqué la décision de la justice marocaine. "Les autorités marocaines doivent mettre fin à cette tendance à accabler les journalistes indépendants d'accusations absurdes et garantir que la presse puisse (faire sans travail) librement, sans crainte de harcèlement juridique", a-t-il déclaré. Le journaliste marocain Omar Radi, accusé de viol et d'espionnage, a été condamné, en appel à six ans de prison ferme, tandis que son collègue Imad Stitou, cité dans la première affaire, a été condamné à un an de prison, dont six mois ferme. Radi, journaliste d'investigation et militant des droits humains, est à l'origine notamment de l'éclatement du scandale de corruption dit des "serviteurs de l'Etat" qui a éclaboussé un certain nombre de personnes au Maroc, notamment des officiels de haut rang.