Le parlement espagnol votera, jeudi, une proposition soumise par trois blocs politiques appelant à "corriger" la position "unilatérale" du Premier ministre Pedro Sanchez concernant le conflit au Sahara Occidental. Les partis "Podemos" et "la Gauche républicaine de Catalogne" ainsi que le Rassemblement du pays Basque ont soumis une proposition devant la Chambre des représentants dans laquelle ils critiquent la "position unilatérale" de Sanchez et appellent à corriger la nouvelle position officielle espagnole, tout en mettant l'accent sur les résolutions des Nations Unies en faveur de l'organisation d'un référendum d'autodétermination du peuple sahraoui, ont indiqué mercredi des articles de presse espagnols. La proposition du projet, devant être soumise au vote jeudi, précise que "les partenaires fustigent la décision de soutenir le plan d'autonomie du Sahara occidental sans tenir des consultations avec les blocs politiques de la Chambre des représentants". Une décision qui, note la même source, "est contraire à l'opinion de la majorité à la Chambre d'une part, et est en opposition à la légalité internationale, en faveur des résolutions des Nations Unies et de la mission de la Minurso, d'autre part". Cette décision "entraînera des conséquences diplomatiques aussi bien avec le Maroc qu'avec le Front Polisario", lit-on dans la proposition. Les explications faites par Sanchez la semaine dernière devant le Parlement espagnol pour expliquer sa nouvelle position vis-à-vis du conflit au Sahara occidental, "n'ont pas convaincu Podemos et ses alliés au gouvernement", rapportent des médias. Et d'ajouter que ce vote coïncide avec la visite qu'effectuera Sanchez, accompagné du ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, au Royaume du Maroc demain jeudi, une visite qui "n'a été accueillie par aucun parti au Congrès, lequel considère ce pas comme une consécration de la trahison par Madrid du peuple sahraoui". Lire aussi: Madrid est le premier responsable de la souffrance du peuple sahraoui De son côté, le leader du Parti populaire, Alberto Nunez Feijoo, qui rencontrera demain le Premier ministre pour examiner nombre de questions internationales, à la tête desquelles la position de l'Espagne sur le conflit au Sahara occidental, a appelé Sanchez à "divulguer le contenu des accords secrets conclus avec le Maroc". Il a, à ce propos, accusé le chef de l'exécutif espagnol d'avoir violé un consensus sur la question sahraouie qui dure depuis 47 ans, fustigeant par la même la politique étrangère de l'Espagne, qui, a-t-il dit, est devenue "une propriété privée". "Nous ignorons la teneur de l'accord, surtout la partie la plus importante relative à la souveraineté nationale espagnole, notamment ce qui concerne les villes de Ceuta et Melilla", a-t-il dit. Pour le leader du premier parti d'opposition, l'Espagne "ne peut pas être gouvernée de la sorte", c'est-à-dire au mépris du consensus et à travers des décisions unilatérales, en référence à Pedro Sanchez. Dans son premier commentaire sur la décision espagnole, l'Organisation des Nations Unies a, par la voix du porte-parole de son secrétaire général, Stéphane Dujarric, appelé "toutes les parties au respect du processus politique" mené sous l'égide de l'ONU. M. Dujarric a également appelé le Maroc et le Front Polisario à "soutenir les efforts de l'envoyé onusien visant à relancer le processus politique de négociation" entre les deux parties au conflit.