L'ancien président sahraoui, feu Mohamed Abdelaziz, "était un grand leader panafricain convaincu, appartenant à la lignée des héros", a souligné le membre du Secrétariat national du Front Polisario, Mohamed Sidati, dans un vibrant hommage rendu à l'icône de la lutte armée sahraouie, à l'occasion du 6e anniversaire de sa disparition. Il "était un panafricain convaincu, appartenant à la lignée des héros comme Amilcar Cabral et le leader Agostino Neto", a écrit le représentant du Front Polisario en France, Mohamed Sidati. "Mohamed Abdelaziz, qui fut un homme exceptionnel, un combattant hors-pair, un révolutionnaire d'une foi inébranlable, a su nouer des liens de profonde amitié et de solidarité avec les dirigeants des mouvements de libération du sud du continent, tel Oliver Tambo pour l'ANC sud-africain et Sam Nujoma pour la SWAPO namibienne", a-t-il témoigné. Illustrant davantage ses propos sur la foi panafricaine du défunt, le responsable sahraoui a indiqué que "le Front Polisario, sous l'autorité de Mohamed Abdelaziz, a décidé de mettre symboliquement à disposition de l'ANC (Congrès national africain) et de la SWAPO (Organisation du peuple du sud-ouest africain) un grand lot d'armement fabriqué par le régime de l'apartheid sud-africain, récupéré des mains de l'armée d'invasion marocaine qui l'utilisait contre le peuple sahraoui". Lire aussi: 6e anniversaire du décès de la figure emblématique de la cause sahraouie Mohamed Abdelaziz "Le défunt a effectué également des visites de travail régulières qui lui ont permis de tisser des liens solides avec les dirigeants comme Julius Nyerere, Kenneth Kaunda, José Eduardo Dos Santos, Samora Machel et Thomas Sankara", se rappelle Sidati, soulignant que Mohamed Abdelaziz était aussi un grand partisan de l'Union maghrébine. "Sur les pas de son grand compagnon El Ouali Mustapha Sayed, Mohamed Abdelaziz croyait fermement au Maghreb des peuples. Il a oeuvré sans relâche au rapprochement de la RASD (République arabe sahraouie démocratique) avec ses voisins", a-t-il noté, regrettant, toutefois, le comportement du Maroc qui, "à travers son expansionnisme, a contrarié ce grand projet maghrébin". Il fait observer, à ce titre, que malgré les contingences du moment, "Mohamed Abdelaziz a continué d'y croire. Sa foi dans l'unité de l'Afrique et la libération de ses peuples est demeurée inébranlable". Pour preuve, argue Sidati, "le défunt fut l'un des premiers signataires de l'Acte constitutif de l'Union africaine, aboutissement d'un long chemin de réflexion et d'action pour soutenir la dynamique du continent et développer son avenir". "La démarche du défunt découle de sa forte conviction que la première des libertés des peuples d'Afrique est celle de se battre, que le colonialisme et le néo-colonialisme sont une menace existentielle permanente pour nos pays, et que l'occupation illégale du Sahara occidental est paradigmatique à cet égard", explique-t-il. Rappelant, enfin, que l'engagement et la foi panafricaine de Mohamed Abdelaziz en faveur de la libération des peuples africains ont été salués par beaucoup de dirigeants et symboles de lutte africaine de leur vivant, à l'instar de Nelson Mandela, Sidati a indiqué que le grand hommage que le continent africain a rendu au défunt a eu lieu en 1988, quand "ses paires africains l'ont désigné pour prononcer le discours de clôture de la commémoration du 25e anniversaire de l'Organisation de l'Unité africaine (OUA)". "Il a alors livré un mémorable plaidoyer pour la libération de l'Afrique, pour l'émancipation de ses peuples, et pour l'unité qu'ils ont forgée dans la lutte", s'est-il souvenu.