L'émissaire de l'ONU pour le Yémen, Hans Grundberg, a indiqué mardi devant le Conseil de sécurité, que la prorogation de deux mois, jusqu'au 2 août, de la trêve conclue entre le Gouvernement yéménite et le mouvement Ansarullah dits (Houthis) constituait un véritable espoir de paix après plus de sept ans de conflit, à condition cependant que les parties respectent sa mise en œuvre et s'engagent dans un processus politique à plus grande échelle. Encore "inimaginable" au début de cette année, la trêve entrée en vigueur le 2 avril dernier est très largement respectée, a précisé M. Hans Grundberg. L'Envoyé spécial pour le Yémen, a noté que même si quelques violations avaient été signalées à Mareb, Taëz et Hodeïda, "aucune frappe ni attaque transfrontalière ne s'est produite depuis lors", a-t-il salué, appelant à prévenir les incidents pour qu'ils n'entraînent pas une reprise des combats. Cette accalmie, a poursuivi M. Grundberg, s'est traduite par une baisse notable du nombre des victimes civiles, même si les décès et blessures imputables aux mines terrestres étaient en hausse. Autres retombées positives de la trêve, les vols commerciaux entre Sanaa, Amman et Le Caire ont repris et l'approvisionnement en carburant est à nouveau assuré depuis le port de Hodeïda. En revanche, beaucoup reste à faire pour soulager les souffrances des habitants de Taëz, en proie à de graves restrictions en raison du siège des houthis. Lire aussi: Conflit au Yémen : la trêve reconduite pour deux mois malgré des désaccords C'est pourquoi, a-t-il fait savoir, "j'ai convoqué les parties à Amman afin de leur soumettre un plan de réouverture progressive des routes dans et autour de la ville". La proposition a été accueillie favorablement par le Gouvernement yéménite mais j'attends toujours la réponse d'Ansarullah, a-t-il précisé. Appelant les parties à s'engager dans un processus politique inclusif, il a dit vouloir poursuivre ses efforts sur deux directions: l'application et la consolidation de la trêve, d'une part, la recherche de solutions plus durables pour répondre aux besoins économiques et sécuritaires, d'autre part. Toutefois, la Directrice par intérim de la Division des opérations et du plaidoyer au Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), a déploré une crise humanitaire au Yémen qui reste "aussi grave aujourd'hui qu'elle l'était avant la trêve et pourrait même bientôt s'aggraver".