L'accord est une assurance pour les civils Outre le cessez-le-feu, l'accord prévoit un échange de 15.000 prisonniers ainsi que des mesures pour faciliter l'acheminement de l'aide à Taëz (sud-ouest), ville aux mains des loyalistes et assiégée par les Houthis. Les pourparlers inter-yéménites reprennent fin janvier. Les parties en conflit au Yémen, le mouvement armé «Ansarullah» (Houthis) et le gouvernement, continuaient mardi de s'accuser mutuellement sur la non application de l'accord, signé entre les belligérants sous les auspices de l'ONU en Suède, qui vise à entamer des discussions de paix et à mettre fin aux hostilités dans le pays. Les éléments du mouvement «Ansarullah» (Houthis) ont commencé à se retirer du port de Hodeïda, une ville clé de l'ouest du Yémen, en application d'un accord conclu avec le gouvernement début décembre, un retrait mis en doute par des officiels yéménites. Les Houthis ont commencé samedi «la première phase de redéploiement (en se retirant) du port de Hodeïda», selon un responsable du mouvement Ansarullah à l'agence de presse yéménite Saba. Mais un officiel pro-gouvernemental a fait part de la «surprise» des loyalistes. «A qui ont-ils (les houthis, ndlr) confié le port, et comment»? a-t-il demandé, ajoutant que «les Houthis ont profité de leur contrôle de Hodeïda pur placer leurs combattants dans la marine et les gardes-côtes, ce qui est une source d'inquiétude pour le gouvernement légitime». Dans un communiqué, repris par l'agence Saba, un autre officiel pro-gouvernemental a estimé qu'il s'agissait «d'une tentative transparente pour modifier le sens de l'accord» obtenu au début du mois en Suède. L'accord parrainé par l'ONU et conclu en Suède prévoit une trêve qui est déjà entrée en vigueur le 18 décembre à Hodeïda, principal front du conflit et point d'entrée de l'essentiel des importations du pays et des aides humanitaires. La ville est contrôlée depuis 2014 par les Houthis contre lesquels les forces gouvernementales avaient mené une offensive pour tenter de reprendre le contrôle de la cité. Les forces gouvernementales sont ainsi tenues de se retirer des parties de la ville qu'ils ont conquises. Le Conseil de sécurité de l'ONU a décidé la semaine dernière d'envoyer des observateurs civils au Yémen pour notamment sécuriser le fonctionnement du port stratégique de Hodeïda et superviser l'évacuation des Houthis de cette ville. Toutefois, la trêve reste fragile: dans les faits, les combats, escarmouches et autres échanges de tirs n'ont pas réellement cessé depuis son entrée en vigueur alors que les deux parties s'accusent mutuellement de la violer. Outre le cessez-le-feu, l'accord de Suède prévoit un échange de quelque 15 000 prisonniers ainsi que des mesures pour faciliter l'acheminement de l'aide à Taëz (sud-ouest), ville aux mains des loyalistes et assiégée par les Houthis. Les pourparlers interyéménites doivent reprendre fin janvier. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres a estimé samedi que les Nations Unies vont continuer à rassembler les peuples afin de construire des ponts et créer des espaces, pour des solutions en 2019. Dans son message du Nouvel An, le chef de l'ONU a fait remarquer que le monde subit une épreuve d'effort, car le changement climatique va vite, les divisions géo-politiques s'approfondissent, les inégalités progressent et des nombres records de personnes se déplacent pour rechercher la sécurité et la protection. Malgré ces défis, M. Guterres a dit qu'il y a aussi des raisons d'espérer, soulignant les progrès réalisés au niveau des négociations sur le Yémen, des tensions en Ethiopie et en Erythrée, du conflit au Soudan du Sud, et de la mise en oeuvre de l'Accord de Paris sur le climat. Dans ce contexte, le Programme alimentaire mondial (PAM) a accusé lundi les Houthis de détourner une partie de l'aide humanitaire à destination du Yémen et appelé à des mesures urgentes pour arrêter ce «comportement criminel». Faute de quoi, le PAM serait contraint de cesser sa collaboration avec les Houthis, a affirmé cette agence des Nations unies pour l'aide alimentaire d'urgence, basée à Rome. Une grande partie de l'aide destinée aux habitants de la capitale Sanaa, contrôlée par le mouvement armé, n'est jamais arrivée à destination, a précisé le PAM dans un communiqué. D'autres cas de détournement ont également été relevés dans d'autres régions du pays contrôlées par les Houthis, ajoute le PAM. De leur coté, les Houthis ont nié mardi détourner une partie de l'aide humanitaire envoyée aux civils, accusant le PAM d'acheminer «des aliments avariés» dans le pays.