Les combats se sont poursuivi, samedi au Soudan, où des frappes aériennes, tirs et explosions secouent la capitale Khartoum, alors que les violences au Darfour (Ouest) continuent de pousser les habitants à fuir, plus de deux mois après le début de la guerre entre l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR). Depuis le 15 avril, les combats opposant l'armée du général Abdel Fattah al-Burhane aux Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par le général Mohamed Hamdane Daglo, ont plongé le Soudan, dans une crise inextricable. Samedi, des frappes aériennes ont visé le quartier de Yarmouk dans le Sud de la capitale, faisant des "victimes civiles", selon le comité de résistance local, une des cellules militantes qui organisent l'entraide entre les habitants de la capitale. Des tirs avec "divers types d'armes" ont également été signalés par des habitants du sud de Khartoum, tandis que dans la banlieue Nord résonnent des "tirs de roquettes et d'artillerie lourde", ont affirmé des témoins. Dans ce chaos, des quartiers entiers de la capitale sont privés d'eau potable et l'électricité ne fonctionne que quelques heures par semaine. La situation est tout aussi alarmante dans la région du Darfour, où "la violence fait rage", a alerté samedi l'ONG Médecins sans frontières (MSF). Les témoignages sur des violences de grande ampleur contre les civils s'y multiplient, et selon l'ONU, plus de 149.000 personnes ont fui vers le Tchad depuis le début des combats. Rien que ces derniers jours, "6.000 personnes ont fui la ville d'El-Geneina" (Darfour-Ouest), pour trouver refuge dans la ville d'Adré au Tchad, a indiqué MSF samedi. Parmi eux, "622 blessés" fuyant les combats en cours au Darfour ont été pris en charge ces trois derniers jours à l'hôpital d'Adré, a ajouté l'ONG dans un communiqué. Dans le pays, la situation humanitaire ne fait qu'empirer: les hôpitaux dans les zones d'affrontements ne fonctionnent que partiellement, quand ils ne sont pas fermés. Plus de 2,2 millions de personnes ont fui le pays, selon l'ONU, alors que 528.000 réfugiés ont trouvé refuge dans les pays voisins.