Le Soudan connaissait lundi une nouvelle journée de combats entre l'armée régulière et les Forces de soutien rapide (FSR), alors que des humanitaires mettent en garde contre les risques de maladies et de malnutrition parmi les déplacés. Lundi, les villes de Khartoum, Omdurman et Bahri ont été le théâtre de "combats acharnés entre l'armée et les FSR", avec un survol intense d'avions de guerre, le bruit de l'artillerie et la montée de la fumée dans le ciel de la région, rapportent des médias. Dimanche aussi, de violents combats ont éclaté à Khartoum, la capitale du Soudan, mais aussi au Darfour, vaste région frontalière du Tchad, où des combattants tribaux, milices locales et civils armés se sont mêlés au conflit en cours entre l'armée régulière et les FSR. Les violences prennent désormais une "dimension ethnique", qui pourrait en faire des "crimes contre l'humanité", selon l'ONU. Lire aussi: Nouveaux combats au Soudan, les humanitaires tirent la sonnette d'alarme Depuis son déclenchement le 15 avril, le conflit a fait près de 3.000 morts et 2,8 millions de déplacés et de réfugiés. Cette nouvelle guerre a poussé aussi près de 180.000 personnes à fuir au Tchad, selon l'ONU. "La situation est grave: il y a des cas présumés de rougeole, et la malnutrition des enfants est une urgence sanitaire vitale", prévient l'ONG Médecins sans frontières (MSF), dans un des pays où, déjà avant la guerre, une personne sur trois souffrait de la faim. Les humanitaires ne cessent de réclamer des couloirs sécurisés pour accéder aux blessés et surtout aux déplacés, mais jusqu'à présent, aucune trêve annoncée à cet effet n'a été respectée. Les ONG martèlent que le temps presse, car le Soudan est entré dans sa saison des pluies, qui s'étend de juin à septembre. Avec les trombes d'eau qui tombent subitement sur ce territoire aride, les inondations sont fréquentes, bloquant les routes et faisant chaque année des victimes. Et leurs eaux stagnantes favorisent les épidémies allant du paludisme au choléra en passant par la dengue.