La stratégie de l'Etat mise en œuvre pour assurer l'accès à l'eau potable à travers le dessalement de l'eau de mer, dans le cadre du programme initié par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a permis de sécuriser les approvisionnements et de se fixer de nouveaux objectifs notamment en matière de valorisation des eaux usées, et ce, grâce à l'engagement des cadres algériens à relever le défi face au stress hydrique. Lors de la visite de terrain, effectuée mercredi dans les wilayas d'Alger, de Boumerdès et de Tipaza, à l'occasion de la célébration du 61e anniversaire de la fête de l'indépendance et de la jeunesse, le Président Tebboune a souligné que "la sécheresse qui nous frappe de plein fouet prouve que les projets de dessalement de l'eau de mer sont intervenus à point nommé". Au cours sa visite, le président de la République a procédé à la pose de la première pierre de deux grands projets de stations de dessalement d'eau de mer à Cap Djinet (Boumerdès) et à Fouka (Tipaza), ayant chacune une capacité de production de 300.000 m3/j. Ces deux projets s'inscrivent dans le cadre d'un plan de développement lancé par le Président de la République pour la période 2022-2024, et qui prévoit la réalisation de 5 stations de dessalement dans les wilayas d'Oran, de Bejaïa, d'El Tarf, de Boumerdès et de Tipaza, d'une capacité globale de 1,5 million m3 par/jour. Avec l'entrée en production de ces 5 stations d'ici à la fin de 2024, la capacité totale de production de l'eau dessalée en Algérie sera portée à 3,7 millions m3/jour, soit un taux de 42% de couverture des besoins du pays en matière de l'approvisionnement en eau potable. L'Algérie occupera, ainsi, la première place en Afrique et la deuxième dans le monde arabe (après l'Arabie saoudite) en termes de capacités de production de l'eau dessalée, selon Toufik Hakkar, PDG de la Sonatrach qui supervise ce programme à travers sa filiale "Algerian Energy Company" (AEC). Le lancement des projets de ces 5 grandes stations vient s'ajouter à un précédent plan d'urgence lancé en 2021 portant réalisation de 3 stations à Alger et Boumerdès d'une capacité totale de 150.000 m3/jour. Il s'agit des stations de Bateau cassé (10.000 m3/ par jour) et d'El Marsa (60.000 m3) à l'est d'Alger et de Corso (80.000 m3/jour) à Boumerdès. Les deux stations de la capitale sont déjà entrées en service en 2022, tandis que la station de Corso est actuellement en phase d'essais et devrait être opérationnelle prochainement. Ces efforts visant à doter le pays de nouvelles infrastructures de dessalement ont été déployés par des cadres algériens et des entreprises locales de construction, d'études et d'ingénierie, ce qui constitue une première en Algérie dans un secteur aussi stratégique, autrefois dominé par les compagnies étrangères. Dans ce contexte, le président de la République a salué les efforts consentis par les cadres algériens, affirmant que "les réalisations de Sonatrach sont source de fierté pour l'Algérie, au même titre que celles de Sonelgaz dont les cadres ont œuvré à fournir l'énergie électrique nécessaire à la mise en service des stations de dessalement", ainsi que les cadres du groupe COSIDER. Il a, également, tenu à remercier les cadres des ministères de l'Hydraulique, de l'Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle qui ont adhéré au programme de dessalement. Ainsi, l'ambitieux objectif fixé par l'Etat, en se basant sur les compétences nationales, est de poursuivre le programme de réalisation des stations de dessalement de l'eau de mer en lançant de nouveaux projets à l'avenir, "afin d'atteindre le taux de 80% de couverture de l'approvisionnement des citoyens en eau", en vue de préserver les eaux souterraines du pays, a avancé le Président Tebboune depuis Boumerdès. Par la même occasion, le Président de la République a appelé aussi à une mobilisation nationale pour économiser les ressources en eau, notamment à travers la valorisation des eaux usées. Le Président Tebboune a, cependant, fait observer que le dessalement coûtait à l'Etat "des montants astronomiques" et que les atouts énergétiques de l'Algérie, ses grandes entreprises à l'instar de Sonatrach, et ses moyens financiers "ne sauraient servir de prétexte au gaspillage".