Les autorités espagnoles ont décidé de renforcer leur dispositif sécuritaire aux frontières avec le Maroc, face à la recrudescence du trafic de drogue et d'êtres humains en provenance de ce pays, rapportent des médias locaux. Selon l'agence Europa Press, le Commandement de la Garde civile de la ville de Ceuta a accueilli lundi, dans ce cadre, un contingent de 18 membres du Groupe de réserve et de sécurité (GRS), l'unité d'élite de la Garde civile, pour "renforcer la lutte contre l'utilisation des jet-skis, un moyen de transport de plus en plus prisé pour le trafic de personnes et de drogue entre le Maroc et Ceuta". La même source, qui s'est référée à un communiqué du gouvernement, a précisé que "la mobilisation de ces unités d'élite des Benemérita a été décidée, compte tenu de l'augmentation enregistrée ces derniers jours dans l'utilisation de ce type de véhicule aquatique (jet-skis, en l'occurrence) par les passeurs marocains pour transporter les migrants vers les côtes de Ceuta". L'enclave espagnole est à nouveau "prise d'assaut par des trafiquants et passeurs marocains qui recourent cette fois-ci aux jet-skis pour embarquer des migrants clandestins et transporter toutes sortes de drogues, les déposer et les écouler sur les côtes de la ville de Ceuta, et ce, avant de retourner dans les eaux juridictionnelles des côtes marocaines", a noté le texte, repris par Europa Press. Le Maroc est toujours cité quand il s'agit de trafic de drogue et d'êtres humains vers l'Europe, notamment depuis l'Espagne et ses deux enclaves de Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l'Afrique et le Vieux continent. Les autorités marocaines traitent la question de la gestion des flux migratoires vers l'Espagne selon des calculs politiciens. En 2021, plus de 10.000 migrants avaient été laissés par la police royale rentrer dans la ville de Ceuta en une journée. Et début juin dernier, un important réseau de trafic de drogue entre les Pays-Bas et le Maroc via la ville de Melilla a été démantelé, lors d'une opération policière menée dans cette enclave espagnole, ayant abouti à l'arrestation de cinq personnes et la saisie de 2,5 kilos d'héroïne et de 22,5 kilos de cocaïne. Le cerveau de cette organisation criminelle était un Marocain. Le rapport mondial sur les drogues 2022, publié par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), avait indiqué que le Maroc était toujours à la tête des principaux pays d'origine et de départ de la résine de cannabis, ce qui fait du royaume le premier producteur et exportateur mondial de cette drogue. La culture du cannabis représente ainsi la plus importante source de devises dans l'économie du pays. Et le rapport 2023 de l'ONUDC a relevé que le développement des itinéraires de la cocaïne vers et à travers le Maroc pourrait avoir été "facilité par des itinéraires de longue date pour le trafic de résine de cannabis vers l'Espagne".