L'Algérie va se doter d'un guide national de bonnes pratiques pour une bioéthique, a affirmé, mercredi à Alger, le président de l'Académie algérienne des Sciences et des Technologies (AAST), Mohamed Hicham Kara. Intervenant lors d'un workshop sur "l'éthique et la bioéthique", Mr Kara a indiqué que celui-ci sera sanctionné par l'élaboration d'un guide national en bioéthique par des spécialistes en biologie, religion, philosophie, sociologie, psychologie, soulignant le fait que cette problématique est "complexe et pluridisciplinaire". Il a précisé, à ce titre, que la bioéthique consiste en "l'évaluation et la critique permanentes devant caractériser la recherche sur les êtres vivants", faisant savoir que l'académie "s'attèle à répondre à cette préoccupation, consciente que la bioéthique sera de plus en plus abordée à l'avenir, à la faveur du développement technologique qui menace d'altérer les mentalités et les pratiques". Il a relevé, en outre, qu'il sera question de débattre de l'éthique dans le domaine de la recherche médicale, mais aussi des expérimentations sur les animaux, "afin de fournir au législateur algérien les outils nécessaires à un cadre juridique régissant ces aspects". M. Kara a considéré, dans ce contexte, que la législation actuelle est "plus développée que dans le reste des pays musulmans où elle se limite aux considérations classiques comme le don et la greffe d'organes", plaidant, toutefois, pour qu'elle "aille plus loin et s'adapter à l'évolution permanente du savoir". A noter que cette rencontre de deux jours est organisée par la section de Biotechnologie de l'AAST, présidée par Chafia Touil et celle des Sciences de la nature et de la vie, dirigée par la vice-présidente de l'académie, Fatima Laraba Djebbara. Relevant la pertinence de la thématique de cet évènement, le président du Haut Conseil islamique (HCI), Abdellah Ghoulamalah, a insisté sur "le respect de tout être vivant" et dénoncé "les mœurs immorales" que connaissent beaucoup de pays, appelant les experts religieux et scientifiques algériens à oeuvrer et statuer sur ces dernières afin de prémunir notre pays. Ont également pris part à cet atelier les Conseillers du président de la République, Hamid Lounaouci, chargé des Organisations non gouvernementales et des Droits de l'homme, ainsi que Mohamed Seghir Saadaoui, chargé de l'Education, de l'Enseignement supérieur, de la Formation professionnelle et de la Culture. De même que le Pr Habib Douagui, représentant du président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, le président de l'Académie algérienne de la langue arabe, Cherif Meribai, le président de la Fondation pour la Promotion de la Santé et du Développement de la Recherche (Forem), Mostefa Khiati.