Le Commissaire général de l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (Unrwa), Philippe Lazzarini, a déclaré, jeudi, que le siège de Ghaza était "le tueur silencieux" de nombreux Palestiniens, appelant à un cessez-le-feu humanitaire urgent afin de soulager la population et d'ouvrir la voie à une augmentation de l'approvisionnement en produits de première nécessité. "Toute autre solution ne fera que prolonger la misère de toute une population", a indiqué Lazzarini lors d'une visite à Ghaza, sa quatrième depuis le début de la guerre en octobre, ajoutant qu'"au cours des cent derniers jours, les habitants de Ghaza sont passés "du choc pur et simple de la perte de tout, dans certains cas de tous les membres de leur famille, à une lutte débilitante pour rester en vie et protéger leurs proches". "Chaque fois que je me rends à Ghaza, je constate que les gens se sont enfoncés un peu plus dans le désespoir", a témoigné le responsable onusien. Lazzarini a déclaré que "dans le sud de la bande de Ghaza, près de Rafah, des abris de fortune faits de bâches en plastique ont poussé partout, même dans les rues". "La population de Rafah a presque quadruplé au cours des deux derniers mois et dépasse désormais 1,2 million d'habitants", a déclaré Lazzarini. "Chaque personne que j'ai rencontrée avait une histoire personnelle de peur, de mort, de perte, de traumatisme à partager", a-t-il révélé. "Compte tenu des restrictions imposées (par l'entité sioniste) à l'entrée des marchandises dans la bande de Ghaza, le coût des produits de première nécessité a été multiplié par dix", a constaté Lazzarini. Les services d'assainissement et de santé sont également gravement compromis. "Des montagnes d'ordures non ramassées remplissent maintenant les rues", a-t-il indiqué. Aussi, "les malades chroniques n'ont pas suffisamment de médicaments et doivent apprendre à vivre avec des alternatives ou à s'en passer, de l'insuline de base pour le diabète aux comprimés quotidiens pour l'hypertension artérielle". Lazzarini a déploré le fait que les informations fiables sur les conditions de vie dans le nord de la bande de Ghaza restent rares, car l'accès à cette zone est toujours très restreint.