L'observatoire international Western Sahara Resource Watch (WSRW) a condamné "fermement", dans un communiqué rendu public mercredi, le mépris flagrant de la multinationale française Engie pour le droit international au Sahara occidental occupé, où elle continue de produire illégalement de l'électricité. L'électricité produite par cette société est destinée au secteur de l'agriculture dans la région de Dakhla, une ville située dans la partie du Sahara occidental sous occupation militaire marocaine, précise l'ONG. A ce titre, Western Sahara Resource Watch rappelle que "les produits agricoles de cette région, notamment les tomates et les melons, qui sont principalement exportés vers l'Union européenne (UE), font l'objet d'arrêts de la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE)". Cette dernière a statué à plusieurs reprises - et plus récemment le 4 octobre 2024 - que "l'accord commercial UE-Maroc, prévoyant des préférences tarifaires pour les produits agricoles, ne pouvait s'appliquer au Sahara occidental, faute de consentement du peuple du territoire". De ce fait, "l'accord commercial, qui couvre les importations agricoles en provenance de Dakhla, a été considéré comme violant les principes du droit international, notamment le droit à l'autodétermination", souligne l'ONG. A noter que c'est la deuxième fois en dix jours que l'observatoire international Western Sahara Resource Watch épingle la société française pour son implication dans des projets controversés au Sahara occidental occupé par le Maroc. Le 17 mars, l'ONG avait alerté sur un autre projet visant à produire illégalement de l'hydrogène vert dans ce territoire non autonome en attente de décolonisation et dans lequel Engie est présent dans plusieurs secteurs. "Nous condamnons fermement le soutien affiché d'Engie à l'occupation marocaine du Sahara occidental, tant par ses actions que par ses déclarations", a dit Sara Eyckmans, coordinatrice de Western Sahara Resource Watch. "A l'heure où le droit international est soumis à d'intenses pressions, le comportement d'Engie ne doit pas rester incontesté", insiste WSRW.