La thématique de la ville "patrimoine vivant" est au centre d'un atelier de formation portant sur la participation citoyenne à la gestion de la ville, organisé dimanche à Ghardaïa. Cet atelier, qui regroupe les acteurs et partenaires locaux de la vallée du M'zab (classée patrimoine universel en 1982 par l'Unesco), est initié dans le cadre du programme Euromed Héritage (IV), financé par l'Union européenne et du projet "Mountada" chargé de la réhabilitation de l'architecture des villes maghrébines, en partenariat avec l'Office de la protection de la vallée du M'zab (OPVM). La rencontre vise à répertorier des thèmes clés devant servir de plateforme pour un programme d'action de promotion du patrimoine bâti ancien et du tissu urbain de la vallée du M'Zab, selon les explications du directeur de la culture de Ghardaïa, Zohir Balalou. Animé par des experts étrangers, l'atelier constitue également un espace d'échange et de concertation entre les différents acteurs locaux, afin de dynamiser un processus participatif et de créer une synergie permettant une meilleure gouvernance et gestion du patrimoine de la vallée du M'Zab. Selon un de ses animateurs, l'atelier déterminera également les différentes approches de restauration du patrimoine architectural en utilisant la méthode "AFOM" (Atout, Faiblesse, Opportunité et Menace), pour planifier et construire des actions devant servir à une gouvernance durable ayant des impacts positifs sur le citoyen. En marge de la rencontre, une action de sensibilisation destinée aux écoliers les invitant à contribuer à l'amélioration des espaces urbains qu'ils fréquentent en vue de protéger le patrimoine architectural de la vallée du M'Zab, a été lancée dans trois quartiers de Ghardaïa. La région du M'zab (Ghardaïa), composée de cinq ksour (villes forteresses), constitue un haut lieu d'architecture traditionnelle très courtisé par de nombreux spécialistes et universitaires. Cet important site architectural, édifié pour une vie communautaire respectueuse de la sociologie des habitants, qui a connu une dégradation à la suite des effets de l'Homme et de la nature, notamment les dernières inondations d'octobre 2008, constitue une préoccupation majeure des instances nationales et internationales dans le but de le sauver et de le réhabiliter. A cet effet, la vallée du M'zab a été classée par les pouvoirs publics comme "secteur sauvegardé", en promulguant le 4 juin 2005 un décret exécutif qui permet l'élaboration d'un plan de sauvegarde, en conformité avec la loi sur le patrimoine du 15 juillet 1998.