La nécessité d'une prévention efficace et d'une vigilance accrue en matière d'épidémiologie ont été soulignées, dimanche à Jijel, lors d'un séminaire de recyclage de laborantins en microbiologie venus de 14 wilayas du pays. Initié par le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière (MSPRH), ce séminaire qui se poursuivra jusqu'à jeudi à l'école de formation paramédicale, se propose d'actualiser les connaissances de des personnels de laboratoires d'hygiène confrontés, parfois, à des situations d'urgence en cas d'apparition de maladies à transmission hydrique (MTH).Dans une première conférence, le Dr Hellal, épidémiologiste au MSPRH, a abordé le programme national de lutte contre les MTH et la situation épidémiologique dans le pays à la lumière des cas de différentes pathologies apparues ces dernières années. Rappelant l'opportunité de la mise sur pied du comité national de lutte contre les maladies à transmission hydrique (CNLMTH), le Dr. Hellal a affirmé qu'aucun cas de choléra n'a été enregistré dans le pays depuis 1996. Pour ce qui est de la fièvre typhoïde, la tendance, selon les statistiques officielles, est à la baisse depuis 1995 avec 4.304 cas avec une incidence de 15,08 pour 100.000 habitants, à 621 cas pour une incidence de 1,80 pour 100.000 habitants en 2009. En 2000, 2.639 sont apparus avec une incidence de 8,52 pour 100.000 habitants et en 2005, 1.439 cas pour une incidence de 4,49 pour 100.000 habitants, a-t-elle ajouté. Le taux de létalité de la fièvre typhoïde est "en deçà de la norme internationale" qui est de 3 pour 1.000 malades, a souligné l'épidémiologiste, citant, pour ce qui concerne les principales causes à l'origine des MTH, les cas de contamination des réseaux d'AEP par les réseaux d'assainissement (cross-connexion), de branchements anarchiques sur le réseau d'AEP par le développement des constructions illicites, la contamination de puits par l'absence de périmètre de protection, les infiltrations d'eaux usées de canalisations d'eau potable par les inondations de vides sanitaires, la contamination de sources par des rejets d'eaux usées à ciel ouvert et la consommation d'eaux de citernes non traitées et non contrôlées. "L'eau doit être intégrée dans son ensemble en tenant compte des considérations intersectorielles", a noté la représentante du ministère de la Santé, estimant que les MTH en Algérie sont "dues à un accroissement démographique et un développement socioéconomique n'ayant pas tenu compte des préoccupations environnementales". Ainsi une mauvaise manipulation lors d'une des opérations relatives au système d'approvisionnement en eau potable, de la source de l'eau, du transport de l'eau, du stockage et la consommation, peut entraîner "inéluctablement" une contamination, a averti la conférencière rappelant que la dose de chlore résiduel se situe entre 0,4 à 0,6 mg/litre en période épidémique et entre 0,2 à 0,4 mg/litre en dehors des épidémies. Ce séminaire, encadré par des spécialistes du MSRPH et de l'institut Pasteur (Alger) se penchera également sur d'autres sujets non moins importants, relatifs à la qualité des produits alimentaires et des eaux de baignade, d'autant plus que la saison estivale semble la période propice pour l'éclosion de maladies à transmission hydrique et de toxi-infections alimentaires collectives, a-t-on indiqué. En plus des cours théoriques dispensés à l'école paramédicale, les participants consacreront également une partie de leur temps à des travaux de laboratoire pour le volet pratique du séminaire.