Avec la mythique fontaine de Ain El Fouara et ses eaux limpides chargées de "baraka", la ville archéologique de Djemila, est l'autre destination incontournable pour les visiteurs de Sétif, capitale des Hauts Plateaux et carrefour de tant de civilisations ayant jalonnées l'Afrique du nord. Pour les hommes de culture et les intellectuels, il est même inconcevable de passer par Sétif, sans faire une virée à Djemila qui, avec ses fresques encore intactes et ses vestiges pleins d'enseignements, est un véritable musée à ciel ouvert de l'histoire de la période romaine et de bien d'autres civilisations encore plus anciennes. L'antique Cuicul qui focalise l'attention ces jours ci, à la faveur de la tenue de la 6ème édition de son festival arabe des arts lyriques et chorégraphiques, renferme en effet de précieux trésors archéologiques, témoins encore "debout" de ce que fut la vie et l'organisation urbaine à l'époque romaine. Le tracé de ses rues, son forum, ses places publiques toujours bien visibles et les vestiges de bien d'autres édifices à l'image du sénat, du tribunal ou encore du temple de Vénus, font de cette ville archéologique, un site "parlant" qui, à l'instar d'une machine à remonter le temps, ramène le visiteur vers l'époque romaine dans ses moindres détails. D'une longueur de 48 mètres sur une largeur de 44 mètres, la place publique pavée de marbre, est parée de statues de différentes formes et dimensions portant des dédicaces témoignant de l'importance des offrandes faites aux dieux romains et dénotant de la fidélité des hommes de culte et de la culture du paraître de l'époque. La 2ème place qui s'appelait, selon les spécialistes, la place du sud, est de création plus récente par rapport à la 1ère. Elle se distingue par deux grands monuments. L'arc de triomphe, érigé en l'an 216 de l'ère chrétienne en l'honneur de l'empereur Caracalla, est l'un de ces monuments qui a été plus tard restauré pour servir d'entrée à la place où fut construit en 229 le 2ème grand monument en l'occurrence le grand temple avec en contre bas, un théâtre sculpté dans une colline. Ce théâtre abrite aujourd'hui le festival arabe et international de Djemila. Le spectacle dansant présenté à l'ouverture de la 6ème édition du festival, par la Troupe syrienne INNA et qui interprétait l'histoire de Zanoubia, la reine d'Orient, a, d'ailleurs su à merveille restituer l'ambiance d'époque avec ses costumes, ses intrigues et ses jeux d'arènes à telle enseigne que bon nombre de spectateurs se demandaient avec humour, s'il s'agissait vraiment d'un simple spectacle. La ville archéologique de Djemila dont la fondation remonte à l'époque de l'empereur romain Nerva, renferme également des vestiges de maisons de maîtres et autres bâtisses de haut standing, propriétés de riches et de notables de l'époque à l'instar de la maison de Bacchus érigée sur 1600 mètres carrés et disposant d'une grande cours intérieure et de galeries à colonnes bordées de chambres de différentes dimensions et usages. a splendeur que dégage Cuicul fait naître chez ses visiteurs moult interrogations quant à la construction de ce gigantesque patrimoine qui s'étend sur 42 hectares toutes construites en pierres y compris un théâtre d'une telle dimension que celui de Djemila qui dispose d'une capacité de 3.000 places, en plus des temples, statues et de multiples autres édifices tous construits en pierres. La tenue du festival donnant l'occasion à des milliers de visiteurs de dévaler les rues de la cité antique, ne manque sans doute pas d'évoquer chez eux l'image de ces anciens temps et d'éveiller en eux ces questionnements qui ne cesseront pas de titiller les esprits tant qu'existera ce merveilleux site.