Le comité de l'Initiative arabe de paix a accepté jeudi d'aller vers des négociations directes entre Palestiniens et Israéliens selon des exigences arabes, laissant toute latitude au président palestinien Mahmoud Abbas de fixer la date et le lieu des négociations. Dans une conférence de presse conjointe avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, au terme de la réunion extraordinaire du comité de l'Initiative arabe de paix, à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, le Premier ministre et ministre des Affaires étrangères du Qatar et président du comité de l'Initiative arabe de paix, Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani, a précisé que "les exigences arabes ont été mentionnées dans une lettre adressée au président américain Barack Obama et qui a été remise à l'ambassadrice américaine au Caire à l'issue de la réunion". La lettre arabe comprend des exigences et non pas des conditions arabes pour aller vers des négociations directes "en laissant toute latitude au président palestinien de choisir la date et le lieu propices à l'entame de pareilles négociations", a affirmé le président du comité. La lettre comprend également les exigences des pays arabes en vue de la réalisation de la paix et les bases sur lesquelles celle-ci doit reposer, a ajouté le responsable qatari. Le comité, a-t-il dit, a demandé au président Obama que la lettre qu'il a envoyée au président palestinien serve de "référence" pour les négociations. Cheikh Hamad Ben Jassem Ben Jabr Al-Thani a, par ailleurs, évoqué les raisons ayant amené la partie arabe à aller vers des négociations directes, notamment la situation actuelle prévalant dans la région. Il a, dans ce contexte, souligné que bien que la partie arabe doute du sérieux du gouvernement Netanyahu à l'égard des négociations, elle veut dire au monde qu'elle est pour la paix et que le processus de paix a des exigences. Pour sa part, M. Moussa a affirmé que la lettre appelle à l'arrêt de la colonisation et de la judaïsation d'Al-Qods, au passage à des négociations directes et définitives sur le statut final, à la levée du blocus imposé à Ghaza et à l'obtention de garanties américaines et israéliennes concernant ce qui a été dit dans une lettre d'Obama adressé au président Abbas. Toutes les délégations ont approuvé le contenu de la lettre arabe qui n'a pas fait l'objet de réserves, a-t-il ajouté. Répondant à une question sur l'insistance sur le rôle des Etats-Unis bien qu'aucun progrès n'a jusque là été réalisé dans les négociations indirectes, M. Moussa a souligné "nous parlons des garanties américaines écrites et si jamais Israël recourt à la provocation dans les territoires palestiniens occupés la position arabe serait tout autre". "Nous savons que Netanyahou n'est pas sérieux mais nous nous adressons aux américains et on entrera pas en négociations illimitées comme avant", a-t-il indiqué, avant d'ajouter que "les israéliens jouent sur le facteur temps, un jeu politique auquel nous tentons de mettre un terme". Par ailleurs, le président du comité de l'initiative arabe de paix a précisé que si les négociations n'avancent pas, il ne s'agira plus de trouver un plan alternatif mais de réagir, rappelant que le recours au conseil de sécurité est en lui même un plan alternatif.