Une journée technique sur la filière sous-traitance se tiendra le 19 septembre prochain à Alger en prévision de l'organisation du Salon international de la sous-traitance industrielle (Midest 2010) du 2 au 5 novembre à Paris (France), apprend-on auprès de l'Agence nationale de la promotion du commerce extérieur (Algex). Cette journée d'information, organisée par Algex et Optimexport (Programme de renforcement des capacités exportatrices des PME algériennes), sera animée par un spécialiste en la matière, souligne la même source. Il s'agit de procéder, lors de cette journée, à l'analyse du potentiel de l'offre algérienne sur un plan macro-économique et micro-économique, à l'examen des objectifs de la filière en identifiant les marchés cibles à l'exportation et le positionnement de la concurrence, et à l'étude des exigences réglementaires en matière de mise à niveau qualitative et quantitative. Des méthodologies d'approche devant permettre à l'Algérie de tirer profit des opportunités de développement sur les marchés extérieurs seront également proposées au cours du séminaire. L'objectif de cette journée technique est , selon les organisateurs, de "donner aux PME du secteur concerné l'opportunité de mieux comprendre les enjeux de la filière sur des marchés d'exportation et d'apprécier les résultats de l'approche stratégique proposée ainsi que les pistes de développement et de diversification à l'international suggérées". En effet, l'activité mondiale de sous-traitance industrielle connaît un développement certain. "De nombreuses entreprises qui préfèrent se concentrer sur leur coeur de métier ont ainsi recours à l'externalisation en faisant appel à des intervenants extérieurs qui disposent de compétences adaptées pour réaliser des travaux ou des ouvrages", relèvent la même source. Selon Algex, le total de l'offre de sous-traitance dans le marché européen est évalué à 435,15 milliards d'euros et quelque 260.000 entreprises européennes ont une activité de sous-traitance industrielle. Cependant, en Algérie, le développement de la sous-traitance industrielle reste encore "insignifiant" et seules quelque 500 entreprises sont recensées dans la filière, fait-on-remarquer. "A l'exception des rares entreprises nationales qui sous-traitent localement certaines de leurs activités, la majeur partie des groupes industriels confient une partie de leurs plans de charge aux entreprises étrangères et ce au détriment du savoir-faire local et de sa valorisation", ajoute-t-on. Dans de nombreux secteurs, les professionnels plaident pour une intégration des entreprises nationales dans les contrats concédés aux partenaires étrangers et ce pour un transfert de savoir- faire , la création d'emplois et l'accroissement de la productivité. Les experts estiment que "des opportunités de développement de la croissance industrielle existent dans divers secteurs d'activité tels que l'énergie, la pétrochimie, la métallurgie, l'industrie mécanique ou l'agroalimentaire, mais l'Algérie ne les exploitent pas faute, notamment, d'une réglementation de l'activité et d'une culture d'évolution collective". Cette tendance est déplorée par les pouvoirs publics qui ont souligné la nécessité d'adosser l'activité de sous-traitance à une véritable stratégie qui permettrait le développement et la valorisation de performances en matière de sous-traitance nationale capables d'accaparer des parts de marché à l'international. Ainsi, l'Etat a alloué un budget de 250 millions de DA pour la création prochaine d'un centre national de développement de l'activité de sous-traitance en Algérie. Une fois créé, le centre "sera un outil d'organisation, de gestion, de mise en contact et de programmation des opérations de sous-traitance", avait expliqué le ministre de la Petite et moyenne entreprise et de l'artisanat, M. Mustapha Benbada, à l'occasion de la première édition du salon de la sous-traitance ''Algérie sous-traitance'' (ALGEST'2010). M. Benbada avait fait savoir, dans ce sens, que son département ministériel est entré en contact avec ses partenaires afin de discuter de la création d'un tel centre pour accompagner et valoriser l'activité de sous-traitance en Algérie. Selon le ministre, "un groupe de travail a été installé et des contacts ont été noués avec les grandes entreprises du secteur des travaux publics, du bâtiment, du rail et des entreprises de l'industrie militaire". Ce groupe a pour mission de "structurer notre approche, constituer nos fichiers, valoriser la profession et tracer une politique active de la promotion de la sous-traitance", avait-t-il souligné. Le potentiel industriel algérien "doit aujourd'hui se manifester afin de gagner en notoriété et en compétitivité", avait estimé le ministre, affirmant que son département a pour objectif de structurer l'activité de sous-traitance en Algérie et de l'adosser à des opérations durables de transfert de technologie et de savoir-faire. "Il faut que les opérations de sous-traitance obéissent à des règles, aboutissent à des partenariats durables et à un transfert réel de technologie ainsi qu'à une consolidation de la compétitivité de l'entreprise locale", avait-t-il soutenu.