De nombreux pays à l'étranger continuaient jeudi à dénoncer avec fermeté l'idée d'un groupe évangélique américain de brûler des exemplaires du Coran le 11 septembre pressant le président Barack Obama d'agir afin d'empêcher l'exécution de ce projet jugé destructeur. Le président indonésien Susilo Bambang Yudhoyono, a appelé Obama à empêcher le pasteur américain Terry Jones de mener à bien son projet de brûler le Coran, le livre sacré des musulmans, le 11 septembre, date des attentats aux Etats-Unis (2001). Pour sa part, le président Obama a partagé les préoccupations exprimées à travers le monde face à ce projet qu'il a qualifié de "destructeur" et "complètement contraire aux valeurs de l'Amérique". Pour l'institution d'Al-Azhar du Caire, qui a renouvelé jeudi sa condamnation de l'idée de brûler le Coran, l'exécution de ce projet serait une "catastrophe" et provoquerait la colère du monde musulman. De son côté, le Premier ministre irakien sortant Nouri-al-Maliki qui a également dénoncé jeudi le projet du groupe intégriste chrétien américain de brûler quelque 200 exemplaires du Coran le 11 septembre , a estimé que cet acte pourrait déclencher davantage de violences. En France, le recteur de la Grande Mosquée de Paris Dalil Boubakeur a appelé à ne pas "tomber dans le panneau de la provocation" et à "répondre avec sagesse (à ce projet) en exprimant leur compassion". Le 11 septembre "est une date qui met dans la peine et dans la tristesse l'ensemble de l'humanité. Pourquoi stigmatiser les musulmans qui n'y sont pour rien ? Ce sont des terroristes (les auteurs des attentats du 11-Septembre), des gens abjects qui n'ont rien à voir avec la représentation de l'opinion musulmane", a déclaré Dalil Boubakeur sur la radio RMC. L'initiative de l'église "Dove World Outreach Center", menée par le pasteur Terry Jones, de brûler des exemplaires du Coran à la date anniversaire des attentats du 11 septembre, a été jugée "inacceptable" par la diplomatie française qui a condamné "avec la plus grande vigueur les déclarations irresponsables et haineuses du Pasteur Terry Jones". A Londres, le gouvernement britannique a condamné le projet de brûler le Coran et s'est dit "fortement opposé à toute tentative d'offenser un membre d'une communauté religieuse ou d'un groupe ethnique". Pour sa part, Tony Blair, ancien Premier ministre britannique et actuel représentant du Quartette pour le Proche-Orient (ONU-UE-Russie-USA), a incité les gens à "lire le Coran" plutôt que le brûler. En Inde, les autorités ont dit attendre une action des autorités américaines pour "éviter qu'un tel outrage soit commis" appelant, par ailleurs, les médias, écrits et audiovisuels à "ne pas publier ou diffuser d'images ou de photographies de cet acte déplorable". Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon avait condamné le projet de brûler le livre sacré des musulmans estimant que de tels actes ne peuvent être soutenus "par aucune religion" tandis que son porte-parole Farhan Haq a averti que cette initiative ne peut que déboucher sur "une plus grande discorde et polarisation entre les communautés". La chancelière allemande Angela Merkel, a quant à elle, qualifié d'"odieux" et "tout simplement une erreur" le fait pour une église américaine de vouloir brûler le Coran à l'occasion du neuvième anniversaire des attentats du 11 septembre. Brûler le Coran est en outre perçu par le gouvernement canadien comme "une insulte à tous les croyants" et "une expression très provocatrice de la liberté".