MONTREAL (Canada) - Le gouvernement algérien autorisera le développement du projet d'aluminium de Beni-Saf, une joint-venture entre Sonatrach et le consortium émirati Dubal-Moubadala, s'il est "viable et intéressant", a indiqué, samedi à Montréal, le ministre de l'Energie et des Mines, Youcef Yousfi. "La démarche que nous préconisons pour ces projets est celle-ci: s'ils sont viables et s'ils sont intéressants pour nous, nous allons (les développer), s'ils ne le sont pas nous n'allons pas" le faire, a déclaré le ministre lors de la rencontre organisée par l'Alliance des hommes d'affaires algéro-canadienne. Détenu à hauteur de 70% par le consortium émirati et 30% par Sonatrah, le projet de l'usine de Beni-Saf a été gelé dans le cadre d'une démarche gouvernementale pour la réévaluation des projets de la pétrochimie et qui a concerné d'autres projets également. Le ministre s'exprimait dans ce contexte également sur les autres projets de la pétrochimie gelés. Il est à rappeler que le président de la République avait demandé dernièrement une réévaluation des projets de l'industrie pétrochimique, en tenant compte de leur capacité à générer une industrie en aval. "Nous sommes en train d'étudier ce projet. Nous avons des idées très claires sur ce que nous voulons et nous demandons à nos partenaires s'ils vont suivre la démarche que nous préconisons pour ce projet", a ajouté M. Yousfi mais sans communiquer de détails sur cette démarche. "Le gouvernement suit avec une très grande attention ces projets malheureusement pour le moment ce n'est pas satisfaisant", a poursuivi le ministre qui a indiqué que les négociations se poursuivent sur la mise en œuvre de ce grand projet qui devrait produire plus de 700.000 tonnes d'aluminium par an. La condition phare exigée par la partie algérienne pour la mise en œuvre de ce projet c'est de revoir à la hausse le prix du gaz entrant dans cette production, a expliqué à l'APS une source proche du dossier. Selon elle, le contrat de vente du gaz a été établit sur la base d'un tarif correspondant aux prix local de cette énergie, alors que le produit de cette usine est destiné à l'exportation. "Il est inconcevable de subventionner un produit destiné à l'exportation", a-t-on expliqué.