NEW YORK (Nations Unies) - En dépit de la crise économique mondiale, l'Algérie a continué à enregistrer de bons résultats dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), atteignant plusieurs d'entre eux avant le délai de 2015 fixé par l'ONU, note le deuxième rapport national couvrant la période 2005-2010 sur ces objectifs. Présenté par l'Algérie à l'ONU à l'occasion de la tenue de la 65e session de son Assemblée générale consacrée à ce programme mondial de lutte contre la pauvreté, ce rapport affirme qu'en ce qui concerne la réduction de l'extrême pauvreté et de la faim (OMD1), la population en Algérie vivant en-decà du seuil d'un dollar par personne et par jour est passée de 1,9 % en 1988 à 0,5 % en 2009 contre une projection OMD à atteindre de 0,9 % en 2015. De ce fait, le premier des OMD est déjà atteint et l'extrême pauvreté, telle que définie par ces objectifs, reste marginale en Algérie et son éradication totale est tout à fait possible. L'action de lutte contre la pauvreté s'appuie entre autres sur le dispositif du filet social (allocation forfaitaire de solidarité, indemnité pour l'activité d'intérêt général) et les actions de soutien à l'habitat. En outre, la mise en oeuvre du Programme complémentaire de soutien à la croissance 2005-2009 a permis de consolider les résultats acquis à l'issue du Programme de soutien à la relance économique 2001-2004 en matière de création de l'emploi et de réduction du chômage. La période 2005-2009 a été caractérisée par une création de près de 1,3 million emplois et un taux de chômage en constante diminution passant de 15,3 % de la population active en 2005 à 10,2 % en 2009, note le rapport. Concernant le critère de réduction de moitié de la proportion de la population qui souffre de la faim, le document note que pour l'année 2006, la prévalence de l'insuffisance pondérale chez les enfants de moins de 5 ans se situait à 3,7 % dont 0,6 % présentent une insuffisance pondérale sévère tandis que les régions du sud du pays enregistrent la prévalence la plus élevée avec 7,8 %. Le taux de pauvreté générale est passée de 14,1 % de la population algérienne en 1995, à 12,1 % en 2000 et à 5,6 % en 2006 pour s'établir à 5 % en 2008. Sur ce point, la proportion de la population n'atteignant pas l'apport calorifique minimal suit une tendance baissière en passant de 3,6 % en 1988, à 3,1 % en 2000 et à 1,6 % en 2004. Le seuil de pauvreté alimentaire est défini comme étant le niveau de revenu pouvant procurer des produits alimentaires dont l'apport calorique serait de 2.100 calories par jour et par personne. En quatre ans, la population ne disposant pas du seuil calorique a diminué de presque de moitié. Ce qui permettrait de réaliser l'OMD bien avant l'échéance prévue, avance le rapport qui ajoute que 40 % des ressources du Programme des investissements publics pour la période 2010-2014 sont réservés au développement humain, touchant aussi bien l'éducation et la formation que la santé, l'habitat et l'agriculture. Abordant l'éducation primaire pour tous (OMD2), le rapport de l'Algérie précise que le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans est passé de 43 % en 1966 à 93 % en 1999 pour atteindre 97,96 % en 2009: ''Ce taux qui place l'Algérie au même niveau que certains pays développés signifie que l'objectif de l'éducation pour tous relatif à la scolarisation a été atteint''. Les effectifs des élèves du primaire s'est établi à plus de 3,3 millions en 2009-2010, à plus de 3,05 millions pour les élèves du moyen et à plus de 1,17 million pour le secondaire. Le domaine de l'éducation nationale continuera à bénéficier de l'intérêt des pouvoirs publics dans la mesure ou 852 milliards de DA ont été réservés à ce secteur par le programme d'investissements publics 2010-2014. Concernant le promotion de l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes (OMD3), la répartition des scolarisés par sexe pour 2008-2009 est d'une proportion de 47,38 % pour les filles dans le primaire, de 48,72 % dans le moyen et de 57,95 % pour le secondaire. En matière de formation professionnelle, il est intéressant d'observer que la proportion des filles est passée de 39,7 % en 2000 à 35,3 % en 2009 du fait que les filles préfèrent s'orienter davantage vers les études secondaires et universitaires que vers la formation professionnelle. D'ailleurs, la proportion des filles dans l'enseignement supérieur a dépassé celle des garçons puisque le taux des étudiantes inscrites en graduation est passe de 56,8 % en 2005-2006 à 59,10 % en 2008-2009 alors que celui des étudiantes diplômées en graduation est passé de 61,10 % en 2005-2006 à 63,4 % en 2008-2009. En somme, plus de 1,45 million de femmes algériennes occupent des emplois, le plus souvent qualifiés, principalement dans les secteurs de l'éducation, de la santé, de la magistrature, de la Police nationale et de l'Armée nationale populaire, signale le rapport précisant que le taux d'occupation de la population féminine est de 15,3 % et la population active féminine se situe à 16,8 %. Parmi les actions destinées à promouvoir la place de la femme dans la société figurent l'intégration de l'approche genre dans les programmes nationaux et l'amélioration des indicateurs de développement en relation avec le développement humain. Quant à la réduction de la mortalité infantile (OMD 4), le rapport révèle que cette catégorie de mortalité est passée de 142 pour mille en 1970 à 46,8 pour mille en 1990 et à 25,5 pour mille en 2008, faisant passer la proportion des décès infantiles à 14,2 % en 2008 contre 44 % en 1970. Pour l'objectif relatif à l'amélioration de la santé maternelle (OMD5), il est signalé que le taux de mortalité maternelle a fortement baissé pour s'établir à 86,2 pour 100.000 en 2008 contre 215 pour 100.000 en 1992 tandis que les taux d'accouchement en milieu assisté est passé de 76 % en 1992 à 97,2 % en 2009 avec une amélioration de la couverture sanitaire en direction de la mère et de l'enfant, un meilleur accès aux soins prénataux: ''l'atteinte de l'OMD fixé est fort probable'', indique le document. Sur la lutte contre le VIH-sida, le paludisme et d'autres maladies (OMD6), l'Algérie fait partie des pays à profil épidémiologique bas avec une séroprévalence de l'ordre de 0,1 %, note encore le rapport précisant que depuis le premier cas diagnostiqué en 1985, le nombre de sujets confirmés au 31 décembre 2009 est de 1.028 cas de sida et de 4.179 séropositifs''. La transmission hétérosexuelle, étant prédominante, varie de 54,3 % chez les sujets malades à 81,77 % chez les personnes séropositives. A ce propos, il est souligné que 61 centres de dépistage anonymes et gratuits ont été ouverts au niveau de l'ensemble des wilayas du pays tandis que le dispositif institutionnel de prise en charge a été renforcé par la création de l'agence nationale du sang, la création de 8 centres de référence de prise en charge de l'infection VIH-sida et la fourniture des antirétroviraux à titre gracieux. Concernant le paludisme, le nombre de cas de cette maladie est passé à 92 en 2009 dont 88 importés contre 152 en 1990 dont 109 importés, avec un taux de mortalité lié au paludisme de 0 pour 100.000. Pour assurer un environnement durable (OMD7), des réalisations majeures ont été enregistrées par l'Algérie à travers le programme national de gestion intégrée des déchets municipaux, une avancée remarquable dans la dépollution industrielle,la fiscalité écologique, la proportion des zones forestières à travers la politique de renouveau rural et l'amélioration du taux d'utilisation de l'ensemble des ressources en eau. Sur ce dernier point, il est mentionné que grâce aux programmes de développement de ces dernières années, le taux de la population ayant accès à l'eau potable s'est élevé à 95 % en 2009 tandis que celui du raccordement aux réseaux d'alimentation en eau potable a atteint 93 %. Abordant la mise en place d'un partenariat mondial pour le développement (OMD8), le rapport rappelle que l'Algérie a engagé plusieurs actions pour l'établissement d'un système commercial et financier multilatéral ouvert (reforme des secteurs bancaires et des assurances, réforme fiscale, lutte contre la corruption, ouverture des négociations avec l'OMC, l'adhésion à la Zone arabe de libre-échange...) et répondre aux besoins particuliers des pays les moins avancés (aide financières, offres de bourses, assistances alimentaire et médicale...) Il cite aussi les actions entreprises par l'Algérie pour la gestion rigoureuse et prudente de ses ressources financières publiques, le renforcement de sa filière pharmaceutique et les actions de résorption de la fracture numérique. Dans sa conclusion, le document souligne que la grande majorité des OMD a été atteinte par l'Algérie avant même l'échéance de 2015 et que le programme d'investissement 2010-2014 intègre l'ensemble de ces objectifs du millénaire, ajoutant que la réalisation des OMD passe, inévitablement par l'instauration d'un partenariat international renforcé, stable et efficace qui tienne compte des besoins des pays en développement. Il est à rappeler que les 8 critères définis par les Nations-Unies portent sur la réduction de l'extrême pauvreté et la faim, l'éducation primaire pour tous, la promotion de l'égalité des sexes et l'autodétermination des femmes, la réduction de la mortalité infantile, l'amélioration de la sante maternelle, la lutte contre le VIH-SIDA, le paludisme et d'autres maladies, la préservation de l'environnement et la mise en place d'un partenariat mondial. Lors de la rencontre bilatérale qu'il avait eue lundi avec le ministre des Affaires étrangères ,M.Mourad Medelci en marge de cette session des Nations-Unies, le Secrétaire général de l'ONU,M. Ban Ki-Moon, a salué l'Algérie pour les résultats très avancés qu'elle a réalisés dans le cadre des OMD notamment en matière de lutte contre la pauvreté,l'accès à l'eau,la réduction de la mortalité infantile et l'émancipation de la femme.