Le ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Smaïl Mimoune, a souligné dimanche que les agréments des agences de voyage et de tourisme seront renouvelés tous les trois ans. "Actuellement, il y a 874 agences de tourisme et de voyage et 98 succursales. Le renouvellement de leurs agréments se fera tous les trois ans, qui étaient auparavant délivrés à vie", a déclaré M. Mimoune qui intervenait sur les ondes de la chaîne III de la Radio nationale. Les agences de voyage doivent signer un cahier de charges qui comporte 27 obligations, certaines d'ordre général et d'autres envers la clientèle et l'administration, a-t-il expliqué, rappelant à cet égard l'adoption en juin dernier par le gouvernement d'un décret organisant le travail de ces agences. Toutefois, M. Mimoune a souligné l'importance du travail d'inspection sur le terrain pour mieux contrôler le travail de ces agences. Revenant sur les désagréments causés par certaines agences aux Algériens ayant effectué la Omra, le ministre a précisé que cinq agences ont fait l'objet de fermeture provisoire pour une durée de six mois pour manquement à leurs obligations professionnelles. "Il s'agit d'une mesure conservatoire jusquÆà ce que la commission nationale en charge du dossier se réunisse et étudie la question pour leur retirer l'agrément définitivement ou les sanctionner conformément à la loi en vigueur", a-t-il ajouté. Par ailleurs, le ministre a abordé la question des investissements touristiques étrangers en Algérie validés par le Conseil national des investissements (CNI). Il a, à ce titre, cité le projet algéro-émirati pour la réalisation d'un village touristique sur une surface de 16 hectares au niveau de la zone de Moretti (Alger) pour la somme de 41 milliards de DA et un délai de réalisation fixé à cinq ans. Le ministre a, également, cité le projet du groupe Emirati International Investment Company (EIIC) pour la réalisation d'un complexe hôtelier au niveau de la zone Sahel-Moretti (Alger) d'un coût de 13 milliards de DA et un délai de réalisation de 36 mois. Concernant les mesures incitatives prises par les pouvoirs publics pour attirer les investissements étrangers, le ministre a cité, entre autres, l'exonération et les franchises des droits de douanes pour les services et biens importés dans le cadre de la réalisation des projets et l'exonération, pour une certaine durée, de certaines taxes comme la TAP (taxe d'activité professionnelle). Il a ajouté que le CNI, pour accélérer les choses, se réunit de manière hebdomadaire pour faire passer les dossiers restés en instance. Concernant les investissements nationaux dans le secteur, l'invité de la Radio nationale a fait savoir que plusieurs projets ont reçu l'accord du CNI, notamment les investisseurs propriétaires de terrains. Il a également précisé que des investisseurs nationaux disposant de leurs assiettes foncières ont eu lÆaccord de principe du ministère du Tourisme pour la concrétisation de leurs projets et qui sont au nombre de 474. A la question de savoir si l'Algérie pourrait concurrencer les pays mitoyens en terme de flux de touristes, M. Mimoune a estimé qu'à l'horizon 2015, le pays sera capable de rivaliser avec les pays voisins. "L'Algérie est terre de tous les tourismes et capable de proposer une gamme aussi riche que diversifiée (tourisme balnéaire, culturel, cultuel, saharien...)", a-t-il dit ajoutant que "l'attractivité de l'Algérie n'est plus à démontrer, mais nous devons construire la destination Algérie". M. Mimoune a fait remarquer, à ce propos, que la politique actuelle s'articule autour d'axes majeurs, notamment le développement de l'investissement et l'augmentation des capacités d'hébergement, la refonte du système de formation et du "plan qualité tourisme". Dans ce contexte, il a fait savoir que l'Algérie dispose actuellement de 2.200 structures entre hôtels et agences de voyages, précisant que 200 structures ont affiché leurs intentions pour adhérer au "plan qualité tourisme" et que 20 structures ont déjà établi un audit interne. Par ailleurs, le ministre a abordé la question des prix, jugés élevés, des prestations touristiques en Algérie, soulignant qu'il était anormal de garder les mêmes prix durant toute l'année, plaidant, en ce sens, pour des prix promotionnels pour certaines saisons de l'année. Présentant des chiffres sur le parc hôtelier du pays, il a indiqué que ce dernier, s'élevait en septembre 2010, à 1120 établissements (public et privé), à savoir 8 établissements de 5 étoiles, 8 autres de 4 étoiles, 97 de 3 étoiles, 92 de 2 étoiles et 64 établissements d'une étoile et 851 autres sans étoile. Le ministre a, en outre, évoqué la réhabilitation et la modernisation de 9 hôtels publics du sud du pays pour lesquelles une enveloppe de 2 milliards de DA a été allouée, ajoutant que même des hôtels du nord du pays ont fait et feront l'objet d'une opération de réhabilitation et de modernisation.