Les investissements dans le secteur du tourisme attire plus les opérateurs arabes que ceux des pays occidentaux. C'est le constat dressé par le premier responsable du secteur, Smaïl Mimoune. Les investisseurs de nationalité émirate, égyptienne, koweitienne et libanaise ont signifié leur intérêt à lancer des projets, notamment dans le tourisme balnéaire. Smaïl Mimoune, qui s'exprimait, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a souligné que les dossiers de ces investisseurs sont en phase de finalisation au niveau de l'Agence nationale de développement des investissements (ANDI), ajoutant que son département a donné son aval. Mieux encore, des mesures incitatives ont été prises pour d'abord accélérer les procédures et surtout encourager l'investissement. Dans ce registre, le ministre a énuméré une batterie de mesures telles que l'exonération des droits de douanes pour les biens et services importés qui entrent dans le cadre de la réalisation des projets, en sus de l'exonération appliquée sur certaines taxes comme l'IBS et la taxe sur l'activité professionnelle. Concernant le traitement des dossiers, souvent décrié par les opérateurs en raison des lenteurs enregistrées, Smaïl Mimoune a rappelé la décision prise permettant au Conseil national de l'investissement (CNI) de tenir désormais ses réunions chaque semaine en vue d'étudier rapidement les dossiers déposés. A propos des projets retenus, le ministre a évoqué celui que réaliseront les Emiratis dans la zone côtière de Mortti, à Alger, comprenant un " hôtel 5 étoiles, des appartements, une marina, un centre commercial et des tours résidentiels avec un coût global de 41 milliards de dinars. Ce projet qui semble ficelé après la signature d'u accord entre la société algéro-émiratie et les entreprises de réalisation, offrira, selon le ministre du Tourisme et de l'Artisanat des opportunités de travail aux jeunes avec à la clé la création de pas moins de 15 000 postes d'emplois. L'autre investisseur émirati n'est autre que Emirat investment company (EIIC) qui lancera, toujours dans la zone de Mortti, un projet de réalisation d'un hôtel 5 étoiles de 292 chambres, 162 appartements, un centre d'affaires et une salle de conférences pour un coût total de 13 milliards de dinars. Le délai de réalisation est de 3 ans a affirmé le ministre, qui précisera au passage que les deux projets bénéficieront des avantages accordés par l'ANDI. Smaïl Mimoune a annoncé également que le nombre de projets déposés est de 474, dont 71% sont situés dans des zones urbaines en vue d'encourager le tourisme d'affaires et 5% seulement sont consacrés au tourisme saharien, alors que le reste sont des projets de tourisme balnéaire. C'est dire que pour le moment le tourisme saharien n'a pas les faveurs des investisseurs. Le ministre a abordé aussi la question des prix qui restent chers par rapport à ceux appliqués en Tunisie ou au Maroc, précisant ainsi le travail qui doit être faire au niveau de la SGP Tours. Smaïl Mimoune a annoncé qu'il a donné instruction pour que les prix ne soient pas les mêmes tout au long de l'année. L'objectif est de "diminuer le nombre de touristes algériens qui se rendent à l'étranger". Présentant des chiffres sur le parc hôtelier du pays, il a indiqué qu'il s'élevait, en septembre 2010, à 1 120 établissements (publics et privés), à savoir 8 établissements de 5 étoiles, 8 autres de 4 étoiles, 97 de 3 étoiles, 92 de 2 étoiles, 64 établissements d'une étoile et 851 autres sans étoile. Le ministre a, en outre, évoqué la réhabilitation et la modernisation de 9 hôtels publics du sud du pays pour lesquels une enveloppe de 2 milliards de dinars a été allouée, ajoutant que même des hôtels du nord du pays ont fait et feront l'objet d'une opération de réhabilitation et de modernisation. Le ministre a souligné que les agréments des agences de voyage et de tourisme seront renouvelés tous les trois ans. "Actuellement, il y a 874 agences de tourisme et de voyage et 98 succursales. Le renouvellement de leurs agréments se fera tous les trois ans, alors qu'ils étaient auparavant délivrés à vie", a déclaré M. Mimoune. Les agences de voyage doivent signer un cahier des charges qui comporte 27 obligations, certaines d'ordre général et d'autres envers la clientèle et l'administration, a-t-il expliqué, rappelant à cet égard l'adoption en juin dernier par le gouvernement d'un décret organisant le travail de ces agences. Toutefois, M. Mimoune a souligné l'importance du travail d'inspection sur le terrain pour mieux contrôler le travail de ces agences. Revenant sur les désagréments causés par certaines agences aux Algériens ayant effectué la Omra, le ministre a précisé que cinq agences ont fait l'objet de fermeture provisoire pour une durée de six mois pour manquement à leurs obligations professionnelles. "Il s'agit d'une mesure conservatoire jusqu'à ce que la commission nationale en charge du dossier se réunisse et étudie la question pour leur retirer l'agrément définitivement ou les sanctionner conformément à la loi en vigueur", a-t-il ajouté.