Les travaux du colloque international intitulé "du milieu familial au milieu professionnel: situations de harcèlement", qui se tient à Oran, ont fait ressortir mercredi la nécessaire ''redynamisation'' de la fonction de médiateur et la mise en place, au niveau des inspections du travail, d'un comité pour la prise en charge des victimes des harcèlements en milieu professionnel. Intervenant lors de ce colloque de deux jours (mercredi et jeudi), le docteur Hamid Hachelafi, spécialiste en médecine du travail, a présenté les résultats de deux études menées en milieu hospitalier dans la région de Oran. Sur la base d'enquêtes sur le terrain, ces deux études ont porté sur les victimes de harcèlement psychique, de la typologie de l'harceleur et de l'environnement du travail. Il ressort de ces études que ce sont les femmes qui font le plus objets de harcèlement. Ces formes de harcèlement portent aussi bien sur la charge de travail et les entraves à la promotion professionnelle. Le Dr. Hachelafi, qui dirige l'équipe de recherche "Les approches méthodologiques de prise en charge de la violence psychique en milieu du travail" du CRASC, a également mis en exergue les répercussions de ces situations notamment sur les plans familial et économique (perte financière), sur l'équilibre psychologique et moral des relations avec le conjoint et les enfants et sur les relations avec l'entourage. Pour le conférencier, "les victimes sont attaquées pour leurs compétences professionnelles puisque en général, les personnes harcelées sont réputées de faire convenablement leur travail". Il a estimé que ces situations de harcèlement ont pour conséquence de "détruire les compétences" et "de causer des mises à l'écart des travailleurs compétents". Dans ce sens, il a préconisé plusieurs pistes pour endiguer ce phénomène, en initiant des actions de sensibilisation, d'éducation sanitaire par le biais de la médecine du travail notamment. Ce colloque international a pour objectif de définir les situations de harcèlement avec des approches conceptuelles multidisciplinaires (médicale, psychologie, sociologie, anthropologie, économie etc). Plusieurs communications seront données par des intervenants venus de diverses régions du pays, de France, de Tunisie, du Maroc et de Syrie, et porteront sur des cas de harcèlement dans divers domaines (violence conjugale, violence en milieu hospitalier, harcèlement sexuel, ... etc). Il sera également question des méthodes de prise en charge des victimes du harcèlement. Une autre étude sur "la violence exercée sur l'infirmier des urgences" a été présentée par une équipe de recherche du CHU Tizi-Ouzou. Elle a montré que la majorité des personnels paramédicaux affectés aux services des urgences de l'hôpital Mustapha Bacha a subi des violences exercées généralement par les accompagnateurs des malades. Ces violences prennent généralement la forme d'insultes et de critiques et rarement des atteintes physiques. Pour les initiateurs de cette étude, plusieurs facteurs expliquent cette violence due notamment au mauvais accueil des malades, des longues attentes dans les couloirs, du manque ou d'absence de communication. Les agents paramédicaux considèrent que les facteurs déclencheurs de cette violence résident dans leurs conditions de travail (stress, surmenage, fatigue) et par le manque de formation sur la gestion de la violence, selon l'étude. Les autres conférenciers ont présenté des approches conceptuelles de la violence (culturelle, économique et anthropo-sociologiques).