La sortie nationale du film "Hors-la-loi" du cinéaste algérien Rachid Bouchareb, lancée officiellement mercredi, a été marquée à la cinémathèque d'Oran par la présence de plusieurs comédiens jouant un rôle dans cette œuvre. Les acteurs Chafia Boudraa, Ahmed Benaïssa, Louisa Nehar, Mourad Khen, Nora Agboubi, Djouahri Mohamed et Aziz Boukerouni qui campent chacun un personnage dans ce film étaient présents à l'occasion. Animant un point de presse organisé avant la séance de projection, les artistes ont notamment livré leurs impressions, exprimant dans ce sens "une immense fierté d'avoir joué dans ce film à caractère historique". Ils ont également évoqué le tournage qui s'est déroulé à Ain Oulmane (Sétif), à Tunis et à Paris entre septembre et décembre 2009. S'agissant de la polémique qui a suivi la sortie de l'œuvre en France, "elle est le fait de nostalgiques de l'Algérie française", ont-ils indiqué. Ahmed Benaïssa a, dans ce contexte, observé que "contrairement aux attentes de ses auteurs, cette polémique a été profitable à l'œuvre puisqu'elle est aujourd'hui à l'affiche de 400 salles de cinéma en France". D'autres acteurs ont qualifié "d'injuste" l'attitude agressive des contempteurs de l'œuvre de Bouchareb dans la mesure où "la plupart d'entre eux l'avaient dénigrée sans même l'avoir vue". Chafia Boudraa a, quant à elle, insisté sur l'importance du devoir de mémoire qui incombe aux producteurs et réalisateurs algériens pour permettre aux jeunes générations de mieux connaître l'histoire de leur pays. Elle a souligné à cet égard que son rôle lui a procuré la satisfaction de revenir sur une période qu'elle a elle-même vécue, rappelant que son propre mari fut condamné à 20 ans de travaux forcés pour avoir participé au soulèvement populaire du 8 mai 1945. Les comédiens ont en outre mis en avant la nécessité de promouvoir la production des films sur le parcours et l'œuvre de grandes figures de l'histoire du pays. Programmé jusqu'à la fin octobre à la cinémathèque d'Oran, "Hors-la-loi" restera à l'affiche au-delà de cette date si la demande du public l'exige, a indiqué un responsable de la Cinémathèque algérienne. Cette rencontre, tenue en présence de la directrice de la culture, a été également marquée par une pensée à la mémoire de Larbi Zekkal, comédien algérien qui a joué dans ce film, décédé en septembre dernier à l'âge de 76 ans. Pour rappel, Rachid Bouchareb se penche dans sa nouvelle œuvre sur une thématique analogue à celle abordée dans "Indigènes", son précédent film qui avait connu un grand succès pour avoir contribué à lever le voile sur une période marquante de l'histoire de la colonisation française en Algérie. Selon le synopsis, "chassés de leur terre algérienne, trois frères et leur mère sont séparés. Messaoud s'engage en Indochine. A Paris, Abdelkader prend la tête du mouvement pour l'indépendance de l'Algérie et Saïd fait fortune dans les bouges et les clubs de boxe de Pigalle. Leur destin, scellé autour de l'amour d'une mère, se mêlera inexorablement à celui d'une nation en lutte pour sa liberté".