Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika appelé, samedi à Syrte (Libye), à une réforme urgente du système de l'action arabe commune pour permettre aux pays arabes de mieux composer avec leur environnement externe et y influer de manière à servir leurs intérêts et répondre à leurs aspirations. Dans une allocution prononcée lors d'une séance à huit clos du sommet arabe extraordinaire, le président Bouteflika s'est dit convaincu que "la réforme institutionnelle, objet de notre rencontre, est à même d'ouvrir grand la voie à l'instauration d'une politique arabe de voisinage jouissant de potentialités humaines et matérielles nécessaires à la réalisation de ses objectifs de la meilleure manière qui soit". Il a souligné, dans ce contexte, l'impératif d'engager des réformes "axées sur une évaluation objective du bilan de l'action arabe commune qui tienne compte aussi bien de ses points forts que de ses failles" en méditant les expériences internationales et régionales "qui ont fait leurs preuves en la matière". Le président de la République a également exprimé le soutien par l'Algérie de toutes les propositions visant la relance du système de l'action arabe commune affirmant que "l'efficacité de l'action arabe commune se mesure au niveau de la rationalité des décisions et des politiques tracées et de l'efficience des méthodes adoptées pour leur application". Dans ce contexte, le Chef de l'Etat a exhorté les pays membres à "faire preuve de pragmatisme et de réalisme dans la formulation des spécialités des conseils ministériels et des commissions proposées sur la base des priorités de l'action arabe commune et de ses grandes orientations stratégiques". Le Président Bouteflika a préconisé la mise en place du "mécanisme de la Troïka" au niveau de la présidence annuelle de la Ligue pour "soutenir la présidence du sommet dans l'accomplissement de ses missions à tous les niveaux en vue d'assurer le contact entre les présidences successives et de préserver la mémoire de l'action commune et des ses décisions". Le président de la République a salué "le contenu du document du secrétaire général de la Ligue sur une politique arabe de voisinage, qui reflète une vision perspicace et clairvoyante d'un rôle arabe plus efficace et influent notamment dans la relation avec les pays voisins, avec lesquels nous partageons souvent des défis et des intérêts communs". "La politique arabe de voisinage repose indéniablement sur un minimum de constantes et d'objectifs arabes communs incontestables et inaliénables", a-t-il estimé. Concernant la question palestinienne, le chef de l'Etat a souligné la nécessité de "trouver une solution juste et définitive à la question palestinienne, de recouvrer tous les territoires arabes occupés et de réaliser la sécurité régionale et globale pour les pays et les peuples arabes". S'agissant des mécanismes de mise en oeuvre, le président Bouteflika a dit "je ne vois la nécessité d'une nouvelle structure institutionnelle autonome", précisant que "la politique de voisinage doit adhérer complètement aux politiques de la Ligue pour qu'elle soit adoptée par toutes ses structures, qu'il s'agisse du secrétariat, de conseils ou de commissions". Le président de la République a en outre affirmé que le nouveau processus de reforme institutionnelle de la Ligue "doit bénéficier du suivi minutieux et continu du secrétariat général", en vue d'assurer "un climat propice pour asseoir les fondements d'une politique arabe unifiée de voisinage qui serve les intérêts de notre Nation et réalise nos objectifs".