Le guide de la Révolution libyenne et président du deuxième sommet arabo-africain, le colonel Maâmar El Gueddafi a mis en garde dimanche à Syrte (Libye) contre les risques de la séparation du sud Soudan qualifiant de néfastes ses implications sur certains pays africains. S'exprimant à l'ouverture des travaux du sommet arabo-africain, le colonel Maâmar El Gueddafi a estimé "dangereux" l'appel à la séparation "quelles que soient les motivations" au regard de ses "conséquences" sur la carte de l'Afrique qui pourrait, a-t-il dit, "changer (..) notamment pour les pays fragilisés". Dans ce cas, a-t-il poursuivi, le Sud Soudan peut constituer "un modèle" de séparation qui "contaminera" d'autres pays ouvrant ainsi une autre étape, celle du "retraçage de la carte de l'Afrique", a-t-il estimé. Le guide de la révolution libyenne n'a pas exclut l'existence de parties étrangères qui ciblent l'unité du Soudan, pointant un doigt accusateur vers Israël. Abordant les liens historiques qui unissent les arabes et les africains, le colonel Gueddafi a présenté aux africains des "excuses" au nom des arabes "pour le comportement des arabes dans le passé notamment les nantis d'entre eux contre leurs frères africains en les soumettant à l'esclavage". Le leader libyen a qualifié de "honteux" et de "vil" l'esclavage auquel les arabes riches ont contraint les africains estimant que cette situation "ne différait en rien de celle des européens à l'endroit des africains". Après avoir "déploré" les 33 années de retard dans la tenue du sommet, le colonel Gueddafi a mis en relief la nécessité de "la cohésion et du resserrement des rangs" pour faire face aux défis qui se posent à l'Afrique et au monde arabe, proposant la tenue, tous les trois ans, du sommet arabo-africain. Intervenant en sa qualité de président du dernier sommet arabo-africain tenu en 1977, le président égyptien Mohamed Hosni Moubarek a souligné que les crises et les défis que connaissent l'Afrique et le monde arabe "nous imposent de relancer la coopération entre les deux parties en activant les mécanismes et structures institutionnelles mis en place lors du sommet du Caire" et requièrent "davantage de coordination des positions au plan international". Le président égyptien a appelé à la mise en place d'"un partenariat arabo-africain efficace sur la base d'une stratégie globale, d'un plan d'action précis et des mécanismes de mise en oeuvre à même de servir les intérêts de tous et de renforcer la coopération entre les deux parties dans différends domaines". Le président gabonais, Ali Bango a quant à lui affirmé que la tenue du sommet arabo-africain "reflétait la volonté commune des deux parties d'aller de l'avant vers un véritable partenariat et une coopération au service des intérêts des pays des deux régions et conférait à ce partenariat un caractère stratégique englobant la coopération dans les domaines politico-économiques". Il a souligné dans ce contexte la nécessité de parvenir à des "résultats concrets" à la hauteur des aspirations et des attentes des peuples du continent africain et du monde arabe. Pour sa part, l'Emir de l'Etat de Koweït, Cheikh Sabah Al Ahmed Al Djaber Assabah, a souligné dans son intervention l'importance "d'un partenariat stratégique pour une meilleure coopération entre les deux régions". Après avoir évoqué les problèmes dont souffre le continent, telles la sécheresse et la désertification, L'Emir du Koweït a mis l'accent sur la nécessité d'"oeuvrer à mettre fin à leurs incidences" d'autant plus, a-t-il dit que "l'Afrique recèle d'importantes ressources". De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa a mis en exergue, dans son allocution, les efforts déployés par les deux parties pour garantir le succès de ce sommet notamment avec "l'ancrage du concept de l'espace commun et de la politique d'action commune pour faire face aux crises et aux problèmes". M. Moussa a estimé que la tenue du sommet constituait "une nouvelle étape sur des bases saines et solides (...) notamment avec la proposition d'une stratégie de partenariat avec des objectifs à réaliser dans des délais précis". Le président de la commission de l'Union africaine, M. Jean Ping a quant à lui souligné l'importance du sommet qui "apporte de grands espoirs aux peuples africains et arabes et constitue une nouvelle dynamique permettant de jeter les bases d'un partenariat solide à même d'ouvrir des canaux de dialogue, de rapprochement et de solidarité". Il a en outre exprimé son souhait que les documents qui seront adoptés par le sommet constituent un cadre permanent pour l'orientation de la nouvelle politique basée sur un partenariat stratégique arabo-africain.