La vulgarisation des nouvelles technologies de l'information (NTIC) est un défi, parmi tant d'autres, à relever pour développer ce secteur en Afrique et atteindre les OMD, selon des participants à une réunion tenue récemment à Dakar lors de laquelle ils se sont mis d'accord sur la création d'une Fondation qui sera chargée de gérer le Fonds de solidarité numérique (FSN). Les pays fondateurs du FSN, notamment l'Algérie, ont insisté sur la nécessité de donner plus de "pérennité, d'ouverture et d'universalité" à ce Fonds qui a été, a-t-on constaté, "loin d'avoir répondu aux espoirs des africains", appelant à l'intensification des efforts censés "réduire la fracture numérique". Constituant un "élément important", la réduction des déséquilibres dans le domaine de la technologie entre le Nord et le Sud est "inséparable" d'une action internationale d'envergure pour réaliser les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Dans cette optique, l'Afrique, où seuls 10% des populations ont accès au service Internet contre 31% dans le reste du monde, tente de se lancer dans un processus d'harmonisation des politiques et des cadres juridiques et réglementaires au niveau régional et continental. Une telle entreprise est "indispensable" pour la création d'"un environnement propice, attirer les investissements et renforcer le développement durable des marchés des NTIC sur le continent", D'où la nécessité, avait affirmé le ministre algérien de la Poste et des TIC, Moussa Benhamadi, de permettre au FSN de reprendre sa mission sur la base de pratiques et de fonctionnement "universellement admis" pour pouvoir le faire bénéficier d'une "large adhésion" internationale. Ainsi, la première des priorités à mettre en œuvre est celle d'édifier "une société de l'information solidaire et inclusive" tirant profit de toutes les possibilités offertes à l'image du projet de cinq câbles sous-marins pour relier les pays africains. Pour un coût estimé à plus de 2,5 milliards de dollars, "ces autoroutes informatiques sous les mers permettront de renforcer en 2012 la capacité des données échangées sur le Webà", ont affirmé à l'APS des experts proches du projet. La réalisation de ce projet constitue un moyen incontournable sur le chemin du développement du marché et de la vulgarisation des services des NTIC en Afrique, où l'accès à Internet coûte mensuellement jusqu'à 100 par personnes, ce qui fait du marché africain "le plus cher du monde", a-t-on relevé. Parmi les grands projets cités dans ce contexte, figure notamment le câble de fibre optique en voie de réalisation pour relier Alger à Abuja conformément à la vision du Nouveau partenariat pour les développements de l'Afrique (NEPAD). Selon son tracé, long de 2500 km, le câble passera par plusieurs pays africains et ouvrira une autoroute numérique traversant le continent. Par ailleurs, le développement des NTIC et la réduction du fossé numérique séparant les pays développés des pays en voie de développement, fait appel à la "responsabilité" d'équiper les pays africains en ordinateurs et équipement fiables. Des spécialistes avaient, dans cet ordre d'idées, regretté le fait que "la plupart des ordinateurs ou autres appareils vendus dans les pays africains proviennent des unités de déchetteries d'équipements électriques et électroniques des pays développés". Face à ce danger, l'ONG, environnement et développement du tiers-monde (ENDA), a récemment tiré la sonnette d'alarme à Dakar face aux conséquences de "l'envoi de matériel informatique d'occasion destiné au réemploi vers les pays pauvres, ce qui expose les populations africaines à des risques environnementaux et sanitaires".