Deux établissements hospitaliers militaires ont été baptisés dimanche à Alger du nom de moudjahidine à l'occasion des festivités commémorant le 56e anniversaire de la guerre de libération nationale. Lors d'une cérémonie présidée par le chef de la première région militaire, le Général-major Habib Chentouf, l'Hôpital central de l'Armée/Ain Naâdja a été baptisé Mohamed Essghir Nekkache (moudjahid) alors que l'Hôpital militaire universitaire spécialisé/Bouchaoui porte désormais le nom du moudjahid Saïd Aït Messaoudène. Le Général-major Chentouf a affirmé dans une allocution lue en son nom par le directeur régional de la communication, l'information et de l'orientation de la première région militaire, le colonel, Mohamed Réda Ghedjati que les deux établissements hospitaliers sus-cités ont été baptisés suite à l'approbation du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, chef suprême des Forces armées, ministre de la Défense nationale. A cette occasion, le Général-major a loué les qualités des moudjahidine Nekkache et Aït Messaoudène et le rôle que les deux hommes ont joué pendant la guerre de Libération et après l'indépendance. Il a également rappelé le parcours du moudjahid Nekkache décédé le 29 mai 2010 à Oran à l'âge de 92 ans. D'une famille modeste, Nekkache est né le 26 avril en 1918 à Ouled Mimoun à Tlemcen. Le Moudjahid Nekkache a obtenu son Doctorat en médecine en 1947 et commença à exercer en 1949 à Oran. Il adhéra aux rangs du Parti du peuple algérien (PPA) puis au Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques (MTLD) jusqu'au déclenchement de la guerre de libération. En 1954, il rejoignit les rangs de la Révolution où il a été chargé d'approvisionner le FLN en équipements ainsi que les centres de soins qui ont constitué le premier noyau de la médecine militaire de l'Armée de libération nationale (ALN) à cette époque. Le moudjahid Nekkache occupa, par le suite, le poste de directeur de la santé militaire au niveau de l'etat major avec le grade de capitaine. Après l'indépendance, le moudjahid a occupé plusieurs postes ministériels (La santé, Moudjahidine, Affaires sociales) dans le premier gouvernement de l'Algérie indépendante du 27 septembre 1962 à 1965. Par ailleurs, le moudjahid Saïd Aït Messaoudène est décédé en janvier 2009 à l'âge de 76 ans des suites d'une longue maladie. Né le 25 juillet 1933 à Had Shari à Djelfa, Saïd Aït Messaoudène a fait ses études primaires et reçu sa formation coranique dans la même wilaya avant de rejoindre la ville de Blida en compagnie de son oncle où il poursuivit ses études fondamentales. Le défunt Ait Messaoudene accéda en 1955 à l'école française d'aviation après un concours qu'il a eu avec mérite. Le moudjahid rejoignit les rangs de l'ALN en 1955. Découvert par les autorités françaises, il fut exilé à la caserne de Colmar d'où il réussît à s'évader grâce à un opération planifiée par ses compagnons. Said Ait Messaoudene rejoignit à nouveau les rangs de l'ALN en Allemagne après avoir été reçu par l'ambassadeur du gouvernement provisoire de la république algérienne (GPRA), Abdelhafid Keramane alors qu'il se dirigeait vers l'Italie. En 1959 Il réussît à rallier la Tunisie ou il a été chargé d'encadrer les pilotes algériens dans plusieurs pays amis comme la Chine, la Russie et l'Irak. Après l'indépendance, Said Ait Messaoudene a assuré la formation de l'armée de l'air avant d'être désigné conseiller de l'ancien président Houari Boumediene. Il occupa par la suite plusieurs fonctions au sein de l'Etat dont ceux de directeur d'Air Algérie, ministre de la Santé (1977) et ministre de l'industrie légère (1979-1982). En 1987, il est élu vice-président de l'assemblée populaire nationale avant de quitter la scène politique. Un hommage a été rendu aux familles des deux défunts qui ont reçu des prix symboliques. A cet effet, le fils de Mohamed Seghir Nekkache s'est félicité de l'initiative des autorités militaires de baptiser l'hôpital central de l'armée du nom de son père. De son côté, le frère aîné de Said Ait Messaoudene a estimé que cette initiative rendait "un hommage appuyé à la famille révolutionnaire".