Le président américain Barack Obama s'est dit mercredi prêt à des compromis avec les républicains sur les questions qui les opposent dont essentiellement la politique énergétique. Dans sa conférence de presse à la Maison-Blanche qu'il a animée durant une heure au lendemain des élections législatives où le parti démocrate a perdu le contrôle de la Chambre des représentants tout en gardant une courte majorité au Sénat, le président Obama a laissé entendre qu'il allait pratiquement abandonner son projet de loi sur l'énergie qui prévoit des incitations économiques pour réduire les émissions de carbone et la réduction de la dépendance de l'étranger en matières d'hydrocarbures: "Je vais rechercher d'autres moyens pour résoudre ce problème", a-t-il déclaré. C'est que parmi les grands chantiers restants de son mandat, le président américain souhaitait réformer la politique énergétique en favorisant les énergies renouvelables. Mais avec une Chambre de représentants dominée par les républicains qui favorisent le pétrole, le gaz et le charbon, ce projet est quasiment enterré. Barack Obama ambitionnait de promouvoir l'émergence des énergies vertes et de l'efficacité énergétique, considérant que cela permettra de booster l'économie et de diminuer la dépendance du pays en matière de pétrole. D'ailleurs, durant la campagne de ces élections législatives, le chef de la Maison-Blanche abordait les énergies vertes les présentant comme un créneau particulièrement favorable pour la création de l'emploi, thème-clé de ces élections dans un contexte éco-social ou le chômage reste rivé autour des 10%. D'autre part, Obama voulait créer l'équivalent d'une taxe carbone et diminuer les avantages fiscaux des compagnies pétrolières et gazières, estimés à 12 milliards de dollars par an. Il prévoyait aussi que l'achat de véhicules propres bénéficiera d'une aide fiscale de 7.000 dollars, que 10 pc de la production d'électricité soit d'origine renouvelable en 2012 et de réduire de 15 pc la consommation du gouvernement fédéral en sept ans. Soit une économie de 2 milliards de dollars par an. C'est que même s'ils ne sont pas favorables à une politique énergétique verte, les républicains, accusés par le parti démocrate d'être ''dans la poche des compagnies pétrolières", militent aussi pour abaisser la dépendance énergétique du pays mais en accroissant les forages pétroliers dans les eaux territoriales nationales. Pour faire voter son projet de loi sur l'énergie, Barack Obama avait envisagé des concessions sur les zones de forages pétroliers accessibles, mais la marée noire dans le golfe du Mexique d'avril dernier a brouillé les cartes et a, en conséquence, compromis cet arrangement entre Obama et les républicains. Dans sa conférence de presse, Barack Obama a également déclaré que les résultats des élections législatives de mi-mandat témoignaient de la frustration des Américains à l'égard de la lenteur du rythme de la reprise économique et de l'emploi: "Ils veulent que l'emploi revienne plus vite, ils veulent plus de pouvoir d'achat, et ils veulent que leurs enfants aient les mêmes possibilités que celles qu'ils ont eues''. Soulignant qu'il était tout à fait disposé à s'asseoir aux côtés des représentants des deux partis pour aller de l'avant, le président américain a considéré que les démocrates et les républicains devaient maintenant trouver un terrain d'entente de manière à régler les problèmes qui se posent aux Etats-Unis. "Ces élections signifient pour moi qu'il faut que je fasse un meilleur travail, comme chacun à Washington", a-t-il affirmé. Selon les commentateurs politiques, l'appel d'Obama à un compromis avec les républicains prouve son habileté politique en gardant à l'esprit les prochaines élections présidentielles de 2012. En conviant les républicains à collaborer avec lui, la Maison blanche, en prenant les électeurs américains à témoin, mise sur le fait que s'ils refusaient de coopérer pour faire sortir le pays de la crise, ils en paieront le prix en 2012. Mais si le parti républicain acceptait de se mettre à table avec les démocrates pour coopérer et que les conditions économiques et sociales ne s'amélioreraient pas aux yeux des Américains d'ici les prochaines élections présidentielles, le président américain n'en porterait, alors, pas seul la responsabilité.