Inédit n Dans un élan qui se veut loin des enjeux politiques, les deux candidats se sont dit solidaires du président bush face à la crise financière.. La crise du système financier la plus grave depuis la Grande dépression a bouleversé, hier, mercredi, l'ordonnancement d'une campagne présidentielle unique dans l'histoire américaine, qui pourrait conduire le premier Noir à la Maison-Blanche. Dans une intervention solennelle, retransmise en direct sur les grands réseaux télévisés, le président Bush a indiqué mercredi soir qu'il invitait ce jeudi à la Maison-Blanche les deux candidats à sa succession. Cette invitation inouïe est destinée à trouver une solution à la crise du système financier américain. Le gouvernement de M. Bush a proposé un plan de sauvetage sans précédent pour, selon lui, éviter «une récession longue et douloureuse». Bush a averti que toute l'économie US est en danger et que la situation est très grave. Le démocrate Barack Obama et le républicain John McCain ont accepté l'invitation du président. Juste avant l'intervention du président, les deux candidats ont publié un communiqué commun – du jamais vu à une quarantaine de jours de l'élection –, affirmant qu'il était temps «d'être ensemble, démocrates et républicains dans un esprit de coopération pour le bien des Américains». «Le plan qui a été soumis au Congrès par l'administration Bush est imparfait, mais les efforts pour protéger l'économie américaine ne doivent pas échouer», ont affirmé les deux candidats dans leur texte commun. Nous ne pouvons pas risquer une catastrophe économique. Ce n'est pas un problème démocrate ou républicain, c'est un problème américain. Nous devons trouver maintenant une solution américaine», a dit M. Obama. Le candidat républicain avait annoncé dans l'après-midi qu'il suspendait «sa campagne» à partir de ce jeudi. M. McCain a également souhaité que le débat télévisé prévu demain vendredi et qui devrait opposer pour la première fois les deux candidats soit reporté à une date ultérieure. M. Obama a sèchement rejeté cette proposition. «C'est précisément en ce moment-ci, à mon avis, que le peuple américain doit entendre celui qui, dans environ 40 jours, héritera de ce gâchis», a déclaré Barack Obama au cours d'une conférence de presse improvisée. «Les présidents doivent composer avec plus d'un problème à la fois. Il n'est pas nécessaire de penser que nous pouvons faire seulement une chose à la fois et que nous devons reporter tout le reste», a ajouté le sénateur de l'Illinois.