Amnesty International a demandé jeudi au Maroc d'ouvrir une "enquête indépendante" suite à l'attaque menée, lundi dernier, par les forces d'occupation marocaines contre le "camp de la liberté" de réfugiés sahraouis près de la capitale occupée d'El-Ayoun. Déplorant le fait que des centaines de Sahraouis aient été victimes de cette agression, Amnesty International a souligné que des milliers de Sahraouis ont été chassés de ce camp par les forces marocaines. Pour le directeur de l'organisation pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord, Malcolm Smart, "il s'agit (...) d'incidents très sérieux qui menacent d'aggraver davantage la situation au Sahara occidental". "Les autorités marocaines doivent immédiatement ouvrir une enquête indépendante pour déterminer ce qui s'est passé et envisager une assistance onusienne", a affirmé l'organisation de défense des droits de l'homme, basée à Londres. Amnesty International demande, par ailleurs, à connaître les raisons ayant provoqué l'action menée, tôt dans la journée du lundi, par les forces d'occupation marocaines contre des civils sahraouis du campement. "Ces derniers événements montrent, encore une fois, le besoin urgent d'élargir les prérogatives de la MINURSO à la défense des droits de l'homme au Sahara occidental", a par ailleurs affirmé Malcolm Smart. L'ONG avait déjà dénoncé la "brutalité délibérée" des forces marocaines d'occupation à El-Ayoun. "Cette brutalité est délibérée et tous les témoins ont été écartés. Journalistes, avocats, parlementaires, ONG sont interdits d'entrée" au Sahara occidental pour vérifier l'ampleur des événements à El-Ayoun occupée, avait souligné l'organisation. "Lassés par 35 ans d'occupation militaire marocaine, attendant en vain depuis 19 ans que la voie diplomatique les rende maîtres de leur avenir, les Sahraouis des territoires occupés ont décidé, ces dernières semaines, de dire au monde que cet immobilisme de la communauté internationale leur est devenu insupportable", avait poursuivi Amnesty International, évoquant les mouvements de la population sahraouie hors des villes occupées, en signe de protestation contre son statut de peuple colonisé.