Le ministre du travail, de l'emploi et de la sécurité sociale, M. Tayeb Louh a souligné mercredi à Genève, que le dialogue social constitue pour l'Algérie "une véritable force pour la consécration de la paix sociale et du développement économique" tout "en reflétant une volonté politique au plus haut niveau". Dans son exposé sur l'expérience algérienne en matière de dialogue social lors le 309e session du conseil d'administration du bureau international du travail (BIT), M. Louh a affirmé que le dialogue social en Algérie "constitue un mécanisme fondamental pour la préservation de la paix sociale et la création d'un climat favorable à la croissance économique, au développement et au bien-être social". Il a ajouté que ce dialogue intervient au niveau de l'entreprise économique (conclusion de 2946 conventions collectives et 13813 accords collectifs) et au niveau des secteurs d'activité économique (conclusion de 68 conventions collectives de branche, 119 accords collectifs de branche ainsi que la conclusion d'une convention-cadre entre l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat du secteur économique privé). M. Louh a rappelé la tenue, au plan national, de 12 bipartites (gouvernement-UGTA) et de 13 tripartites (gouvernement-UGTA-patronat), soulignant que ces rencontres constituent un cadre de dialogue social qui permet de se concerter sur les questions socio-économiques stratégiques et nationales dont les moyens de faire face à la crise économique et financière mondiale et les questions liées au développement économique, à la protection du pouvoir d'achat, à l'emploi et la lutte contre le chômage. Evoquant le pacte économique et social conclu en octobre 2006 gouvernement et les partenaires économiques et sociaux, M. Louh a rappelé que celui-ci avait pour objectif la promotion d'une économie diversifiée et créatrice de richesses et d'emplois et la réduction de sa dépendance aux hydrocarbures. Ce pacte vise également à jeter les bases d'un climat économique stable, a-t-il poursuivi. Il a ajouté dans le même contexte que le dialogue social en Algérie avait permis de faire face à certaines "situations difficiles" dans le processus d'édification de l'économie nationale. M. Louh a en outre rappelé l'appel de l'Algérie à la réforme du système financier mondial en mettant l'économie de marché au service de l'homme et en joignant l'efficacité économique à la justice sociale. Par ailleurs, le ministre a souligné la décision du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, relative au règlement anticipé de la dette extérieure qui a baissé après application de celle-ci, à 16,4 milliards de dollars en 2005 puis à 3,9 milliards de dollars en 2009 dont 10% de dettes publiques. M. Louh a rappelé la création d'un fonds de régulation des recettes des exportations hydrocarbures, pour mettre l'économie nationale à l'abri des fluctuations du marché pétrolier, et qui a permis le lancement de programmes importants de développement des structures de base, en vue de réunir les conditions nécessaires à l'émergence d'une économie diversifiée et affranchie de la dépendance aux hydrocarbures, soulignant une hausse des réserves de change qui ont atteint 147,2 milliards de dollars fin 2009 puis 150 milliards de dollars fin août 2010. A travers l'évaluation périodique du pacte national économique et social, le ministre a affirmé que la moyenne de la croissance économique hors hydrocarbures a atteint 6% par an entre 2005 et 2008 puis 9,3% en 2009, avec un recul du taux de chômage à 15,3% en 2005 et à 10,2 en 2009. Concernant le volet social, le taux de scolarisation des enfants âgés de 6 ans est passé de 93% en 1999 à 97,94% en 2009-2010, le taux de scolarisation des filles s'élève à 97,34% et l'espérance de vie est passée à 76 ans en 2009, a indiqué le ministre. Le ministre a relevé l'amélioration du pouvoir d'achat des citoyens notamment à travers la revalorisation du salaire national minimum garanti (SNMG) deux fois de suite et l'augmentation des salaires des travailleurs de la fonction publique suite à l'application du nouveau statut général de la fonction publique, outre l'augmentation des salaires des travailleurs du secteur économique public et privé à l'issue de la révision des conventions de filières. Concernant les perspectives du dialogue social en Algérie, M. Louh a affirmé que lors de la réunion de la tripartite en décembre 2009, il a été convenu du principe de prolongement de la période de mise en oeuvre du pacte national économique et social, soulignant que ce prolongement permettra l'accompagnement de la mise en oeuvre du programme d'investissements publics inspiré du programme électoral du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika en 2009. Ce programme auquel une enveloppe de 286 milliards de dollars a été consacrée vise à poursuivre la consolidation de l'infrastructure de base, l'amélioration du cadre de l'investissement et la relance du secteur industriel, a-t-il précisé, ajoutant que 50% des ressources de ce programme sont destinés à l'amélioration des indicateurs du développement humain à travers notamment la création de 3 millions d'emplois et la réalisation d'un million de logements.