L'expérience algérienne en matière de dialogue social, notamment la tripartite, a été saluée par les représentants de la majorité des organisations syndicales africaines, lors de la 33ème session du conseil général de l'Organisation de l'unité syndicale africaine (OUSA). Les travaux ont été ouverts hier à l'hôtel Aurassi à Alger avec la participation de quelque 400 participants représentant 85 organisations syndicales, dont 60 syndicats, des représentants du BIT, ainsi que du directeur régional Afrique, du directeur des activités des travailleurs et de la directrice du BIT-Algérie. Etaient présents également Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat représentant du président de la République, Tayeb Louh, ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale. Le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Abdelmadjid Sidi Saïd, a, dans son allocution d'ouverture, axé ses propos sur l'expérience algérienne du dialogue social. Il a affirmé que la décision de conclure un pacte national économique et social dans le cadre de la tripartite en 2006, qui a débouché sur la mise à niveau de la législation algérienne du travail, est le fruit des orientations et encouragements du président de la République. Après avoir rappelé le but recherché à travers la conclusion du pacte, il s'est étalé sur les enseignements à tirer de cette expérience du dialogue social. Pour sa part, le secrétaire général de l'OUSA, M. Hassen Sunmonu, a d'abord rappelé une vérité : «La plupart des pays africains sont en conflit ou viennent d'en sortir.» «Un conflit est, par essence, un indicateur d'absence de dialogue social. Un conflit, quelle que soit sa nature, économique ou politique, peut être réglé par le dialogue», a-t-il estimé. Il a souligné ensuite que le dialogue social est l'un des points cardinaux du Bureau international du travail (BIT), citant comme exemple le «succès» de l'expérience algérienne, notamment du pacte économique et social, qui a permis non seulement d'éponger la dette extérieure mais aussi de relancer la croissance économique du pays. Le directeur des activités des travailleurs au niveau du BIT (ACTRAN), M. Dan Kunya, de son côté, s'est félicité de la tenue de cette rencontre syndicale continentale, rappelant que la mission de son organisation consiste à entretenir des relations avec toutes les organisations syndicales africaines. Il a estimé, dans ce cadre, que les progrès réalisés en Algérie, grâce au dialogue social, «sont particulièrement appréciés», tout en faisant remarquer l'éclatement sans précédent des organisations syndicales africaines, francophones surtout. Lui succédant, le responsable du groupe des travailleurs au niveau du BIT, M. Leroy Troman, a résumé la philosophie de la tripartite, disant : «Tout seul, on peut aller rapidement, et ensemble on peut aller très loin. Les résistances au changement sont l'une des difficultés d'approche du dialogue social.» Le directeur régional du BIT pour l'Afrique, M. Dan Charles, a affirmé que «le pacte national économique et social initié en Algérie est un véritable précurseur dans le cadre du pacte mondial pour l'emploi». Quant au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, il est d'abord revenu sur les origines du mouvement syndical africain, qui remontent aux luttes de libération du continent, pour inviter ces mêmes syndicats, à constituer une force de proposition dans les institutions où ils sont représentés. Il s'agit notamment de contribuer au renforcement des décisions visant à obtenir des sièges au profit du continent au sein du conseil d'administration de l'OIT. Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat représentant du président de la République, présenté comme l'un des cosignataires du pacte, a souligné le choix du thème du dialogue social. Il reflète, a-t-il dit, la nouvelle orientation en Afrique. A. R.