La création de chaires des études onomastiques dans les différentes universités et centres de recherche du pays a été recommandée à l'issue du colloque sur les noms propres au Maghreb, clôturé mardi à Oran en présence du secrétaire général du Haut commissariat à l'amazighité (HCA), Youcef Merahi. Les chercheurs et universitaires ont préconisé également la création d'une "société savante pluridisciplinaire d'onomastique" et la mise en place d'une structure de gestion et de normalisation du patrimoine onomastique. L'encouragement des projets en onomastiques dans le cadre du dispositif institutionnel de recherche (programme national de recherche et fonds national de la recherche), l'actualisation des textes régissant l'état-civil national et l'élaboration de glossaires onomastiques régionaux à confier aux universités et centres de recherche ont été également recommandés par les participants au colloque. Cette rencontre de trois jours, organisé par le HCA et le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), a été une occasion pour débattre de l'onomastique dans toutes ses expressions et ses dimensions institutionnelle, sociale, culturelle historique et linguistique. Faisant la synthèse des travaux, le professeur Mohand Akli Haddadou de l'université de Tizi-Ouzou et membre du comité scientifique du colloque a souligné que cette rencontre a permis de mettre en exergue le caractère multidisciplinaire de l'onomastique, domaine qui interpelle par exemple la linguistique. Le nom propre est avant tout une réalité linguistique, qui plonge ses racines dans l'histoire d'un pays, a-t-il expliqué, en ajoutant que le nom propre relève des pratiques culturelles, symboliques et politiques. Le conférencier a souligné "l'importance de l'onomastique pour notre pays" tout en relevant la teneur des débats intéressants et parfois houleux à propos de certaines terminologies et certaines positions théoriques ou conceptuelles. Le CRASC, qui s'est intéressé dans le passé à la problématique de l'onomastique et réalisé de nombreuses études à ce sujet, s'est proposé de publier les actes de ce colloque, afin que les conférences et la teneur des débats soient à la portée des chercheurs.