Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a souligné mardi à Tripoli la "haute importance" que les échanges humains entre l'Afrique et l'Europe soient régis par une "politique clairvoyante" qui prenne en compte les causes profondes des phénomènes migratoires. "Il est de la plus haute importance que nos échanges humains soient régis par une politique clairvoyante qui prenne en compte à la fois les causes profondes des phénomènes migratoires et les mutations démographiques dans nos régions respectives", a affirmé le président Bouteflika dans sa contribution "Migration, mobilité et création d'emploi", lors du 3e sommet Afrique-UE qui se tient en Libye. Relevant que la mondialisation confère une nouvelle dimension aux mouvements de population, le chef de l'Etat a précisé que cette évolution doit conduire l'Afrique et l'UE, dans le cadre de leur partenariat, à se pencher aussi sur le problème de l'organisation des nouveaux flux migratoires qui est traité sans prendre en compte les préjudices potentiels au détriment des pays africains. "Ces démarches ont eu pour effet non seulement d'aggraver le phénomène de la fuite des cerveaux, mais aussi celui de l'immigration illégale et du trafic d'êtres humains", a encore déploré le président de la République qui a ainsi recommandé une "approche concertée". Cette approche, a-t-il expliqué, sera de nature à favoriser l'organisation, la maîtrise et l'orientation des flux migratoires dans le respect des intérêts mutuels des pays concernés ainsi que des droits des migrants. A cet effet, le chef de l'Etat a affirmé que la volonté d'intensifier les relations économiques et culturelles entre les deux continents doit aussi s'accompagner d'un nouveau regard sur la question de la circulation des personnes dans la zone euro-africaine.