La politique adoptée par la Chine en matière de coopération avec les pays africains est essentiellement basée sur les principes de respect et des intérêts mutuels, la non ingérence dans les affaires internes des pays africains, l'égalité et le développement commun, a souligné mardi l'enseignant universitaire Mesbah Menass. Dans une conférence organisée par le centre d'études stratégiques du quotidien (Echaâb), M. Menass, enseignant à l'institut des sciences politiques à Alger, a précisé que la Chine avait adopté en 1949 une nouvelle politique concernant ses relations avec les pays africains et ceux du tiers monde basée notamment sur une stratégie de coopération permanente et stable articulée autour de l'égalité en matière de commerce, d'économie et de développement commun. M. Menass a indiqué que la politique de la Chine avec les pays africains a connu "un important développement notamment à la faveur de la visite de l'ancien président chinois, M. Jiang Zemin dans la région dans les années 1990". Au cours de cette visite, ajoute le conférencier, le président chinois avait présenté de nouvelles propositions visant l'établissement de relations étroites dans les domaines économique et commercial" en s'engageant à ne pas s'ingérer dans les affaires régionales et internationales pour preserver la bonne qualité des relations bilatérales. "Depuis la création du forum de coopération sino-africaine dont le premier sommet s'est tenu à Pékin en 2006, les relation sino-africaines ont enregistré un développement et une continuité", indique M. Menass rappelant que la deuxième rencontre entre les dirigeants chinois et africains tenue à Addis Abeba dans le cadre de ce forum a porté sur plusieurs questions liées à la paix et la sécurité. Une rencontre similaire avait été organisée à Pékin et consacrée à l'examen de la réussite de la coopération sino-africaine en matière d'économie, de commerce et d'investissement. Par ailleurs l'intervenant a souligné que la Chine s'est taillée la part du lion en matière d'investissement dans les pays africains tels le Soudan, le Congo et la Guinée avec des échanges commerciaux de l'ordre de 10 milliards de dollars en 2000, 12 milliards en 2002, 13 milliards en 2003 et 55 milliards en 2007, ce qui traduit l'importance de l'investissement chinois en Afrique. Pour M. Menass, le développement des échanges commerciaux entre la Chine et l'Afrique a été favorisé par les accords commerciaux conclus entre les deux parties et qui prévoient l'ouverture du marché chinois aux exportations africaines, la non double imposition adoptée en faveur de 47 Etats africains, le financement par la Chine des opérations d'import-export et l'allégement du contrôle douanier sur les produits africains. La Chine qui adopte la politique "des axes ou Etats centraux" dans sa coopération économique et politique avec les pays africains et ceux du tiers monde est en passe de devenir une grande puissance à travers l'augmentation de ses intérêts économiques dans la région, a-t-il estimé. Répondant à une question sur la politique extérieure de la Chine le conférencier a rappelé que ce pays asiatique suivait une politique de "neutralité positive et de pragmatisme".