Le commissaire à la paix et à la sécurité de l'Union africaine (UA), Ramtane Lamamra, a déploré lundi à Alger la politique de "deux poids deux mesures" prévalant aux Nations unies, affirmant que l'Onu s'empresse à organiser un référendum d'autodétermination au sud du Soudan, alors qu'elle ne fait pas autant au Sahara occidental. "Il y a une mobilisation de la communauté internationale pour appliquer un référendum d'autodétermination au sud du Soudan et il n'existe pas une mobilisation similaire pour le Sahara occidental. C'est déplorable", a déclaré, M. Lamamra, à la presse en marge des travaux de la conférence internationale consacrée à la résolution 1514 de l'Onu. "En ce qui concerne l'UA, il s'agit d'un droit sacré par lequel on veut appliquer l'accord de Naivasha et il est impératif que le référendum au Sahara occidental se réalise", a-t-il ajouté. Toutefois, M. Lamamra a estimé qu'il faut agir pour changer cette situation, rappelant que la réforme des Nations unies est à l'ordre du jour. "Les Africains et le tiers-monde, en général, aspirent à refléter, aux Nations unies, les nouvelles réalités internationales", a-t-il souligné, ajoutant qu'"il est clair que l'avenir est pour la démocratisation des relations internationales". "A l'heure de la mondialisation, il est aussi clair que des organisations régionales, comme l'UA, doivent jouer un rôle de plus en plus grand", a-t-il encore affirmé. S'agissant du cas soudanais, le commissaire de l'UA à la paix et la sécurité a mis en avant le fait qu'il existe un accord pour l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination qu'il a qualifié de référendum de "nouvelle génération" par rapport à celui édicté dans la résolution adoptée à l'Onu en 1960. Il a émis, dans ce cadre, l'espoir de voir l'après référendum au Soudan s'acheminer vers l'entente et que les différentes parties prennent conscience de la nécessité qu'ils vont vivre ensemble. "L'UA a beaucoup fait pour dédramatiser les enjeux du référendum qui sera organisé au Soudan", a-t-il dit. A propos de la crise prévalant en Côte d'Ivoire, M. Lamamra a réaffirmé la position de principe de l'UA sur cette question, soulignant que l'organisation continentale n'est plus dans la sphère de la réaction, mais, "elle est bien dans la sphère de l'action". "L'UA a été la seule organisation à avoir dépêché un émissaire de très haut niveau, en la personne de l'ancien président d'Afrique du Sud, M. Tabo M'beki", a-t-il rappelé, ajoutant que "tout en reconnaissant les résultats des urnes certifiées par les ONU, l'UA aspire à promouvoir, dans le même élan, la paix et la réconciliation".