Synthèse de Lyes Menacer Les Soudanais se sont rencontrés hier à Addis-Abeba pour régler les questions restées en suspens, à l'approche du référendum sur l'autodétermination du Sud-Soudan, prévu le 9 janvier prochain, ont rapporté les médias présents dans la capitale éthiopienne. «Il ne reste que 66 jours avant le référendum au Sud-Soudan et neuf jours avant le début de l'enregistrement des électeurs. Il n'y a pas de temps à perdre», a déclaré à l'ouverture des débats le diplomate algérien Ramtane Lamamra, commissaire de l'Union africaine (UA), chargé de la paix et de la sécurité. Le Sud-Soudan, riche en pétrole, demande son indépendance du nord du pays mais les autorités de Khartoum tiennent à l'unité du pays, une raison pour laquelle des discussions sont menées depuis des mois pour éviter la sécession du Soudan. Si Khartoum a accepté le principe de la tenue d'un référendum populaire, la question de la délimitation des futures frontières demeure l'objet de rudes pourparlers entre le gouvernement et les anciens rebelles du Mouvement populaire de libération du Soudan (SPLM). Concernant les discussions entamées hier à Addis-Abeba, les intervenants devraient discuter pendant toute la journée aussi du statut de la région contestée d'Abyei et des questions de sécurité, selon l'APS. La situation sécuritaire et les perspectives de règlement politique dans la région du Darfour (ouest du Soudan) seront également discutées. «Le gouvernement [soudanais] doit s'engager à faire des concessions significatives dans les négociations et, en attendant, mettre en œuvre des mesures au Darfour pour régler, entre autres, les questions des milices informelles, des arrestations arbitraires et des pouvoirs excessifs dévolus aux termes de la loi sur l'état d'urgence», a déclaré à ce propos Alain Le Roy, secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix. Ni le président soudanais Omar El Béchir ni son adjoint Salvaa Kiir (également président de la région autonome du Sud-Soudan) n'assistent aux débats, auxquels participent le chef du panel de l'UA sur le Soudan Thabo Mbeki, le chef de la mission des Nations unies au Soudan (UNMIS) Haile Menkurios et le représentant spécial des Nations unies pour le Darfour Ibrahim Gambari. Un accord de paix global (CPA) a été signé en 2005 par Khartoum et les rebelles du Sud, ce qui leur a permis de mettre fin à 21 ans de guerre fratricide ayant fait deux millions de morts et des milliers de réfugiés.