Spectacles et concerts se succèdent dans la capitale sénégalaise, Dakar, où se déroule le Festival mondial des arts nègres à travers des soirées variées mises également à profit par les artistes ivoiriens qui ont montré leur fibre nationaliste à l'occasion des différentes apparitions dédiées à la "paix en Côte d'Ivoire. Du monument de la Renaissance africaine, à la place de l'Obélisque, entre autres sites retenus pour les productions des chanteurs et troupes artistiques, les messages pour "le retour de la paix et la stabilité" se sont mêlés aux airs et mélodies les plus originales, voir les plus belles de ce pays de l'Afrique de l'Ouest, qui, contre toute attente, s'est retrouvé dans une crise institutionnelle périlleuse. Conscients du risque d'"explosion interne" auquel est exposé leur pays, la diva de la musique manding, Aïcha Koné, le roi du Zoblazo Patrice Désiré Frédéric (Meiway), Maaté Keïta du groupe Go du Kotèba d'Abidjan, Pat Sacko, le chantre du Zouglou et Dj Arafat créateur du Kpangor (danse ivoirienne), ont tous chanté "l'espoir et la fraternité". Attendus avec enthousiasme notamment par la communauté ivoirienne au Sénégal, ces dignes représentants du peuple ont affirmé au monde entier que la crise qui secoue leur pays n'est pas une fatalité, appelant, sur fond de prières, à "l'unité et au pardon". Dénonçant toute volonté de mettre leurs compatriotes dans une situation de "prise d'otage politique" après les événements qui ont suivi l'élection présidentielle du 28 novembre destinée à faire sortir le pays de sa crise politico-militaire, les artistes se sont, toutefois, dits "inquiets". Tout le monde est inquiet face à ce qui se passe mais les Ivoiriens n'ont pas d'autres choix que de prendre leur destin en main et sauver eux-mêmes leur pays en optant pour la paix", ont été unanimes ces artistes qui ont célébré, dans toute sa diversité, la culture de leur pays. Interrogé par la presse, l'artiste Meiway a notamment demandé à la jeunesse ivoirienne de "cultiver la paix et ne pas entrer dans le jeu des politiciens", allusion faite aux "velléités" de dresser, les uns contre les autres, les enfants du même peuple. Un pays, deux présidents et deux gouvernements, une situation ayant fait réagir ces artistes qui ne cessent de marteler à la face du monde qu'ils ne sont ni pour un camp ni pour un autre, mais plutôt pour "leur patrie. La Côte d'Ivoire". Sans cacher sa "tristesse", Aïcha Koné qui chantait à chaque fois : "Ne part pas à la guerre", a poussé à l'optimisme en rassurant ses compatriotes qu'une solution sera trouvée à la crise qu'on craint de plus en plus à cause des "appels à la désobéissance et l'utilisation de la force" pour déloger le président sortant Laurent Gbagbo. "J'espère qu'on n'arrivera pas à la catastrophe et que le dialogue prendra le dessus. Il ne faut pas désespérer, la paix et au bout de l'effort", a déclaré, convaincue, celle qui s'est toujours mobilisée contre les guerres et l'exploitation des enfants dans les conflits armés. Quant à Maaté Keïta, elle a salué "le calme affiché par la population" en dépit de la complexité du climat socio-politique qui prévaut dans le pays où deux présidents ont été proclamés: Alassane Ouattara, par la Commission électoral ivoirienne (CEI) et Laurent Gbagbo, par le Conseil constitutionnel. Par ailleurs, comme l'art va souvent de pair avec le sport, le footballeur Didier Drogba, le capitaine de l'équipe nationale de Côte d'Ivoire, a appelé à l'apaisement à travers le pays pour éviter de "nouvelle vies sacrifiées". "Nous souhaitons qu'une issue rapide soit trouvée pour que le troisième tour des élections ne se déroule pas dans la rue et entraîne les drames des affrontements", a notamment écrit le capitaine des "Eléphants" dans un communiqué reproduit par des médias.