Le roi du raï, Cheb Khaled, a appelé, hier, mardi, à Dakar, à une prise de conscience africaine pour préserver le riche patrimoine culturel du continent qui «constitue, a-t-il affirmé, le creuset» de la création artistique universelle. «Les souffrances des peuples africains ont inspiré plusieurs genres de musique développés au fil des temps par des artistes noirs. C'est un patrimoine qu'il faut préserver pour témoigner de l'apport de l'Afrique à la culture du monde», a soutenu le chanteur Khaled Hadj Brahim, dans une déclaration à l'APS. Rencontré avant son concert prévu, hier soir, mardi, dans la capitale sénégalaise pour le Festival mondial des arts nègres, Khaled s'est dit convaincu que «l'Afrique dispose d'une grande richesse culturelle, ce qui fait d'elle ‘'un continent-musée'' ouvert au monde». La star du raï algérien, qui a eu à introduire dans ses chansons divers genres musicaux et à partager la scène avec des artistes d'Afrique et de la diaspora noire à travers le monde, a mis un accent particulier sur l'importance de «bien prendre en charge l'héritage culturel et artistique de l'Afrique». Rappelant que la traite négrière reste, entre autres, liée à l'île de Gorée, située au large de Dakar, d'où on envoyait les enfants de l'Afrique comme esclaves vers le continent américain, le roi du raï s'est félicité de l'utilisation du concept «arts nègres» à l'occasion de festival qui se déroule au Sénégal. A ses yeux, il s'agit-là d'une «avancée respectable» visant à donner à la culture africaine le mérite qui lui revient. «Il ne faut pas avoir honte de sa couleur de peau. Les Africains ont énormément contribué à la diversité culturelle de l'humanité. Je trouve très beau le fait d'avoir appelé cet événement Festival mondial des arts nègres», a-t-il insisté. Et à propos de sa participation à ce festival, il a dit : «ça m'honore de me produire en Afrique, Je suis un enfant de ce continent. Ça m'enchante de me retrouver au Sénégal qui n'est pas, géographiquement, loin de mon pays, l'Algérie. Vous voyez, la musique réduit les distances, elle nous permet de voyager, de voir du monde et d'aller à la rencontre de notre public pour lui faire plaisir.»