Avec sa création qui date de 1963, la Fédération algérienne de ski et des sports de montagne figure parmi les plus anciennes fédérations nationales, mais son activité et le nombre de ses ligues restent loin des attentes des responsables de la discipline. Inconnue jusque là même chez ceux qui se considèrent comme de fins connaisseurs, cette discipline n'a pas réussi à s'imposer sur la scène sportive nationale en raison du manque de moyens et d'infrastructures, ajouté à la cherté du matériel spécifique à la pratique de ce sport, selon le président de la fédération, Hamdane Meziane. L'Algérie, avec sa nature et ses majestueuses montagnes, offre l'opportunité aux amoureux des sports de montagne de pratiquer cette activité physique et exploratrice, mais la richesse naturelle à elle seule ne suffit pas pour promouvoir cette discipline comme le désirent les responsables de la fédération. Sortir de l'anonymat une telle discipline nécessite d'autres conditions "indispensables et primordiales" qui sont absentes depuis longtemps, diront les responsables et connaisseurs. Cette discipline, basée sur la richesse naturelle pour les sports de montagne et la chute de neige pour le ski, n'a pas encore satisfait les attentes des responsables en raison d'innombrables contraintes, essentiellement le manque d'infrastructures, qui entravent sa pratique dans des sites attirants comme Tikjda, Azazga et Chréa. Une région aussi ensorcelante que Tikjda, qui a souffert l'isolement durant les années 90, fait face depuis 20 ans à un problème d'un autre genre, celui de l'état défectueux des téléphériques qui sont à l'arrêt depuis un bon moment. Une situation qui pénalise grandement le déplacement des touristes et des sportifs, lesquels se rabattent sur ce genre de lieux pour décompresser ou pratiquer le ski. Première victime majeure de ce problème qui ne fait que durer : les équipes nationales qui préparent les différentes échéances officielles. "Il est impensable que les téléphériques, qui permettent de joindre les différents points des montagnes de Tikjda, se transforment de jour en jour en un vieux tas de fer rouillé sans voir aucune réaction des autorités", pestent quelques amoureux du ski et des sports de montagne. Avec un air triste, Hamdane Meziane a exprimé tout son mécontentement et sa déception de cette situation qui n'a que trop duré et qui ne fait qu'entraver le développement de la pratique du ski en Algérie. "La relance de l'activité touristique et sportive en Algérie nécessite l'intervention des autorités pour équiper les régions montagneuses de Tikjda et Chréa d'infrastructures adéquates, notamment des lieux d'hébergement et des moyens de transport, à leur tête les remontées mécaniques et les téléphériques", a-t-il souligné. La fédération algérienne et la Ligue wilaya des sports de montagne de Bouira, première ligue sur le territoire national avant la création de celle de Tizi Ouzou en 2010, sont les deux parties qui se soucient le plus de l'état de la station de Tikjda. "Avec ses 12 clubs et ses 600 sportifs, la Ligue de Bouira souffre énormément en dépit de la bonne volonté des responsables et des adhérents", selon son président, Amzale Mohamed. Atouts sportifs et touristiques exceptionnels Ce dernier a relevé nombre de difficultés entravant l'activité de la ligue durant les précédentes saisons sportives, notamment le déficit en matériels spécifiques à la pratique du ski et de l'escalade et la faiblesse de l'aide financière accordée aux clubs. En dépit de toutes ces lacunes, le centre national de sports et de loisirs de Tikjda, dont la capacité d'accueil est de 400 lits, aux côtés de la maison de jeunes et de l'hôtel touristique de la station, restent d'importants acquis qui offrent l'opportunité au sportif et au touriste de visiter la région. De son côté, la présidente de la Ligue de Tizi Ouzou, Aliane Chehriati Dahbia, a assuré que tous les membres de la ligue s'attellent à donner un nouvel élan aux sports de montagne dans une région aussi riche en ressources naturelles, mais des fois, "on se trouve dépassé devant tant de difficultés qui nous pénalisent". "Les jeunes ne cessent d'affluer pour pratiquer une des différentes activités des sports de montagne. Malgré le jeune âge de notre ligue, nous avons réussi quand même à avoir quatre clubs et deux associations sous notre coupe. Mais comme pour la ligue de Bouira, nous sommes également confrontés à une amère réalité, celle de l'état défectueux des téléphériques de Tikjda", se plaint Mme Chehriati. Pour Mme Chehriati, le problème de ces téléphériques concerne les ministères de la Jeunesse et des Sports et du Tourisme avec tout ce qu'offre la région comme opportunités d'investissements en matière de tourisme. "Il y a des pays qui nous envient pour les richesses naturelles que nous possédons. L'état actuel des choses ne convient ni la discipline, ni le touriste encore moins le simple citoyen qui veut visiter la région ou se déplacer", selon la responsable. "En dépit de toutes ces contraintes, nous continuerons à travailler d'arrache pied pour tenter de relancer ce sport dans la wilaya de Tizi Ouzou. Nous allons même essayer de coordonner nos efforts avec nos homologues de Bouira pour organiser des compétitions, sans oublier les stages pour les athlètes que nous organisons depuis longtemps", a-t-elle conclu l'air confiant.