À coeur vaillant, rien n'est impossible, diton. Le comédien et metteur en scène, Mahiou Bouzid, a, en un temps record, pour contourner une incompatibilité d'humeur d'avec un collègue, monté un spectacle qui a eu les faveurs du jury de la deuxième édition du Festival national culturel du théâtre amazigh qui lui ont attribué trois distinctions. Apostrophé, il s'est laissé aller à la confidence pour nous relater cette formidable aventure. Le Courrier d'Algérie : Comment avez-vous eu l'idée de participer au Festival culturel du théâtre amazigh pour la deuxième fois ? Bouzid Mahiou : D'abord, je dois vous raconter qu'à la première édition du premier Festival culturel national du théâtre amazigh de Batna, notre groupe avait participé sous la bannière du théâtre régional de Batna, où nous avions interprété la pièce «Ajamadh n'tarajalen» (la rive des rêves). Mais à la deuxième édition du Festival, le théâtre régional de Batna a confié le projet à! un autre metteur en scène et tous les membres du groupe, même la comédienne, Souad Khalfaoui, qui avait décroché le prix de la meilleure interprétation féminine, n'ont pas été retenus pour des raisons d'incompatibilité avec le metteur en scène. Décidés de participer à la deuxième édition du Festival culturel national du théâtre amazigh de Batna, le groupe a décidé avec le metteur en scène, Chiba Lahcène, de monter une pièce que nous avons intitulée «Thamam't Thou Warzazi» de l'écrivain chaoui Messaoud Hjira. Le projet a été proposé au Centre culturel d'El-Madher et ce dernier l'a prise en charge. Est-ce que vous avez pensé que vous alliez décrocher des prix à cette deuxième édition du Festival ? Au début, je ne vous cache pas que tout ce qui nous intéressait était que le projet prenait forme et que nous participions au Festival. Notre demande de participation acceptée par le commissariat du Festival, nous avions intensifié les répétitions et l'envie de décrocher un prix av! ait commencé à prendre forme. L'abnégation des membres de la t! roupe a fini par donner ses fruits. Quels sont les prix que la pièce «Thamam't Thou Warzazi» a récoltés, à cette deuxième édition ? La pièce «Thamam't Thou Warzazi» a décroché trois prix : le prix du meilleur texte qui est revenu au jeune écrivain chaoui, Hajira Messaoud, le prix de la meilleure interprétation féminine à la comédienne Khalfaoui Souad, dans le rôle de la mère, et le prix du jury décerné au Centre de la culture d'El- Madher. Pourquoi avez-vous choisi le Centre culturel d'El-Madher ? Je ne vous cache pas que c'est pour plusieurs facteurs que je résume dans les moyens dont il dispose, l'aide et la compréhension de ses responsables, surtout l'aide financière et morale mise en notre disponibilité par le P/APC d'El- Madher que nous remercions par le biais de votre journal. Parlez-nous des difficultés que vous avez rencontrées, lors du montage de la pièce? C'est essentiellement un facteur de temps et l'éloignement entre la ville d'El- Madher et la ville de Batna. N! ous faisons quotidiennement entre l'aller et le retour une distance de 70 kilomètres, puis notre déplacement à Batna au cinéma de Parc-à-Fourrage. Tous ces facteurs ne nous ont pas beaucoup aidés à bien nous préparer, comme nous le voulions, surtout les moyens techniques lesquels nous ont beaucoup handicapés. Notre metteur en scène, Lahcène Chiba, que nous remercions au passage, s'est trouvé obligé de faire avec les moyens du bord très dérisoire. Mais comme on dit : «À coeur vaillant rien n'est impossible». Quels sont les projets et perspectives du groupe ? (Rires!!!) Laissez-nous d'abord apprécier ces trois prix et, après vous serez la première à être informée de nos projets et perspectives. Pour le moment, nous allons organiser une tournée dans les villes et villages à population amazighophone de la wilaya, puis du pays.