Les ramasseurs de truffes dans la région des Aurès ont récolté au courant des quelques mois écoulés des quantités appréciables de truffes, cédées en moyenne à raison de 600 dinars le kilo (moins de 6 Euros) au niveau des marchés locaux. Des connaisseurs nous signalent qu'un grand intérêt est accordé aux truffes de Batna, Oum El Bouaghi, Khencela et Tébessa qui sont plus appétissantes et bien plus recherchées que les truffes des régions sahariennes et des zones arides telles que celles de Djelfa, d'El Oued ou de Ghardaïa à titre d'exemple, qui ont connu cette année une fructueuse collecte de ce champignon souterrain et sorte de tubercule ressemblant à la pomme de terre et ne pesant en général que de 20 à 100 grammes avec des pics pouvant aller jusqu'à 300 grammes. Il existe plusieurs variétés de truffes dont la truffe blanche, la truffe musquée et surtout la truffe noire ou reine des truffes, au bon parfum et d'une très bonne saveur. Cette dernière à savoir la truffe noire, exige un sol calcaire et de la chaleur et se trouve en France, au Maroc, en Algérie, en Espagne, en Italie ainsi que dans les pays issus de l'ex-Yougoslavie. Les espèces de truffes les plus communes dans la région des Aurès sont les truffes de couleur à peine rougeâtre et les petites truffes noires qui coutent très cher au niveau du marché européen et de la péninsule arabique entre autres. Les meilleures truffes se développent au voisinage des chênes, des pins, des noisetiers, des prunelliers et d'autres variétés d'arbres qui sont omniprésents un peu partout dans les Aurès. Ceci expliquant cela, il est évident que des sources insoupçonnables de revenus sont perdues dans les décors par ignorance des choses car les ramasseurs locaux que nous avons eu l'occasion d'approcher pensent que les truffes ne se développent que dans les espaces en friche et les terrains vierges qui n'ont jamais été labourés. L'un des axes où des truffes de valeur sont présentes en force est celui de Bir El Ater, Chréa et Tébessa. Il y a aussi, un autre axe englobant la région nord de Batna et la région sud d'Oum El Bouaghi jusqu'à Aïn Abid dans la wilaya de Constantine. D'autres espaces tels que ceux de la région semi-aride du sud Ouest des Aurès et les immenses espaces forestiers de la wilaya de Batna, ne sont pas exploités. Les cadres du secteur agricole sont interpellés à étudier les choses et à voir s'il est possible d'introduire la trufficulture en Algérie en misant sur l'exportation de ce produit très prisé dans d'autres contrées. Trois ramasseurs activant en équipe, nous font savoir qu'ils ont récolté 3 quintaux de truffes dans divers endroits et qu'il leur a fallu en moyenne 5 heures de recherches par jour durant des semaines avant d'arriver à ce résultat. Ils soulignent qu'il faut effectuer des efforts pour trouver ce produit souterrain laissant apparaître des signes herbacés de sa présence de février jusqu'au mois de mai. Dans d'autres pays, ce sont des chiens spécialement dressés qui les ramasseurs à gagner du temps et à être plus efficaces. Nasreddine Bakha In L'Est Républicain Quotidien Indépendant. Algérie. 1 juin 2009.