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Algérie-Egypte : une relation inutile et encombrante pour Alger
Publié dans Batna Info le 25 - 09 - 2009

L'Egypte a décidé, jeudi 19 novembre, de rappeler son ambassadeur à Alger pour consultations. Le Caire entend protester contre « l'agression » par des Algériens de supporters Egyptiens au...Soudan. Cette situation constitue un cas inédit dans les relations diplomatiques entre deux pays.
Imaginez en effet l'Algérie qui décide de rappeler son ambassadeur en Allemagne après une bagarre entre des Algériens et des Allemands à Paris. En quoi en effet l'Algérie peut-elle être responsable, directement ou indirectement, des rares incidents qui se sont produits à Khartoum entre supporters des deux équipes ?Mercredi, un seul pays avait cette responsabilité. Il s'appelle le Soudan. Et en dépit du mandat d'arrêt lancé contre son président par les Occidentaux, soutenus justement par l'Egypte de Moubarak, ce pays reste souverain.L'initiative égyptienne de rappeler son ambassadeur à Alger au lieu de Khartoum est un mélange de mauvaise foi et de mépris pour le voisin soudanais.
Sur le fond, les Egyptiens sont mal placés pour parler d'agression de leurs supporters par des Algériens. Comme le montre la décision de la FIFA d'ouvrir une procédure disciplinaire contre la Fédération égyptienne de football (FEF), c'est au Caire que les violences ont commencé. Ce sont les Egyptiens qui, les premiers, ont agressé nos joueurs et nos supporters. Au Caire, ils ont lynché les Algériens et blessé nos joueurs. Mais le gouvernement algérien, sans doute soucieux de ne pas provoquer une crise diplomatique à cause d'un match de football, a préféré se contenter du minimum : convoquer l'ambassadeur d'Egypte à Alger.
Enfin, les Egyptiens ne semblent pas avoir compris qu'ils ont beaucoup plus à perdre dans une dégradation des relations avec Alger que nous. L'Algérie ne possède aucun intérêt économique dans ce pays. En revanche, les intérêts égyptiens en Algérie sont beaucoup plus nombreux et nettement plus importants. Un seul exemple : Orascom Telecom prospère grâce à sa filiale algérienne Djezzy qui lui fournit 98% de son cash annuel.
Enfin, sur le plan régional et international, l'Egypte a toujours fait de l'ombre à l'Algérie. Alger, par calcul, a souvent éviter d'affronter cet allié des Etats-Unis, aussi bien au sein de la Ligue arabe ou dans d'autres organisations – la dernière élection du président de l'Unesco en est l'illustration – au point où le président Moubarak s'est même vu attribué en 2007 le poste de vice-président de l'Union pour la Méditerranée par Nicolas Sarkozy. Cette crise va peut-être enfin libérer la diplomatie algérienne du complexe égyptien.
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La Toussaint rouge : Il y a 55 ans, le 1er novembre 1954, la guerre d'Algérie commencait
Posté par Jacques
le 1er novembre 2009
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1er novembre 1954 – La Toussaint rouge
La guerre d'Algérie commence
L'attaque dans les gorges de Tighanimine – 1er novembre 1954 – 7h du matin
En plein cœur des Aurès, dans les gorges sauvages de Tighanimine, sur la route entre Biskra et Arris, un vieux car Citroën gravit péniblement la route sinueuse. Toutes les places sont occupées. Les voyageurs ordinaires sont des paysans qui vont au marché. Des chaouïas à l'air farouche, vêtus de cachabia en laine brute pour les hommes, des haïks noirs pour les femmes dont on voit le visage car les femmes de l'Aurès ne sont pas voilées. Sur le sol, des couffins débordent de marchandises, ils voisinent avec des volailles vivantes aux pattes attachées.
Trois personnes se distinguent du commun. Un homme superbement habillé, le caïd de M'chounèche, Hadj Sadok et deux européens, M. et Mme Monnerot, un couple d'instituteur. Ceux-ci, jeunes mariés, étaient en Algérie depuis moins d'un mois.
Le jeune homme, aux idées très libérales et généreuses, avait convaincu sa jeune épouse de le suivre en Algérie, « La-bas, tu verras, on a l'impression de servir à quelque chose, la misère est grande et on dit qu'en Algérie les trois quarts des musulmans sont illettrés ».
Installés à Tifelfel, une mechta perdue entre Arris et Batna, les jeunes gens avaient été vite adoptés par les chaouïas, pourtant habituellement hostiles et méfiants vis-à-vis des étrangers.
Entre Biskra et Arris – 7h15 sur la route nationale 31, au km 800
Coups de frein brutal, cris, hurlements... Les voyageurs bousculés tombent en avant... Des hommes armés barrent la route. Deux d'entre eux sautent dans le car. « Silence ! Ça suffit, armée de la libération nationale, que personne ne bouge ! » « Toi, descends », ajoute-t-il en désignant le Caïd, « et vous aussi dit-il en s'adressant aux deux européens ».
A l'extérieur, des hommes ont surgi des éboulis de pierre. Ils sont armés et leurs armes sont braquées vers le car. « Tu as reçu notre proclamation. De quel côté es-tu ? »
Interpellé le caïd Sadok réagit, méprisant « tu n'imagines pas que je vais discuter avec des bandits ». Sa main droite s'approche de son baudrier alors qu'il ajoute en désignant les jeunes enseignants « vous n'avez pas honte ? Ce sont des enfants, des instituteurs français qui viennent pour nous aider ».
Soudain, c'est le drame. Du bas côté de la route une rafale d'arme automatique part. Elle atteint le Caïd en plein ventre, Guy Monnerot est touché à la poitrine, sa femme est atteinte à la hanche. Elle seule survivra. Le corps du Caïd est hissé dans le car, les deux petits instituteurs français sont traînés sur le bord de la route et abandonnés. A 7h30, à Arris, l'ethnologue Jean Servier est alerté. Il organise les secours et prépare la défense de la ville.
Les réactions à Alger et en Métropole
À Alger, la surprise a été totale, mais après l'affolement de la nuit, on pense en général, chez les responsables politiques et militaires, que la situation n'est pas aussi grave qu'on le pensait à 4 heures du matin, la nuit de l'attaque, « préoccupante, mais pas dramatique » écrit le gouverneur Roger Léonard revenu de ses frayeurs nocturnes. Partout les forces de l'ordre ont vigoureusement réagi et contrôlent le pays. C'est la thèse officielle que reprennent les médias dans les semaines qui suivent. « Les principaux meneurs sont arrêtés » titre « Le Journal d'Alger » tandis que le gouverneur déclare à la radio « Nous briserons le mouvement terroriste et châtierons les coupables ». A Paris, François Mitterrand, ministre de l'intérieur, affirme « Nous ne tolérerons aucun séparatisme ».
La guerre ?
Jamais ce terme n'a été utilisé. « Evénements », « Flambée de violence » sont les expressions les plus employées pendant longtemps. Personne ne pensait alors que la Toussaint rouge, le 1er novembre 1954, serait le début d'une affaire qui allait marquer l'histoire de notre pays pendant les dix années suivantes. Le début d'une guerre qui allait causer tant de malheurs, coûter tant de sang et de larmes et provoquer tant de blessures encore mal cicatrisées, 55 années après le commencement de la tragédie.
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Grève dans l'enseignement : Benbouzid veut ouvrir le dialogue avec tous les syndicats
Par Merouane Mokdad
Une fois n'est pas coutume, Aboubakr Benbouzid, ministre de l'Education, envisage d'ouvrir un dialogue avec tous les syndicats de l'enseignement pour absorber une colère de plus en plus grande dans le secteur. « Tous les syndicats sont sur le même pied d'égalité. Je suis là pour les recevoir personnellement. J'ai des propositions à faire. Eux aussi, ils ont leurs propositions. Mais, il faut qu'on se mette autour d'une table », a-t-il déclaré aux journalistes en marge d'une séance de questions orales au Conseil de la Nation. « Je suis capable de dialoguer pour aboutir à des résultats comme l'augmentation de salaires », a-t-il ajouté.
Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST), le Conseil des lycées d'Algérie (CLA) et le Syndicat autonome des professeurs d'enseignants secondaire et technique (SNAPEST) ont appelé à une grève simultanée et renouvelable à partir du 8 novembre 2009. Le débrayage ne sera arrêté, selon eux, qu'une fois leurs revendications socio-professionnelles satisfaites.
Les syndicats dénoncent notamment la surcharge des programmes après le changement du week-end et appellent à une révision conséquente du régime indemnitaire ainsi qu'une refonte du mode de gestion des œuvres sociales. de paiements en instance appartenant à plusieurs entreprises.
in TSA DU 30/10/2009
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PAR AISSA HIRECHE
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En Algérie, on ne sait pas encore aujourd'hui s'il faut imposer le tablier aux élèves ou pas. On en est encore à discuter de ce «grand» problème, et les responsables des écoles ne savent pas non plus, pour beaucoup d'entre eux du moins, s'il faut renvoyer ceux qui ne portent pas le tablier ou s'il faut les laisser entrer en classe.
Au même moment, dans les universités, on discute s'il faut mener une grève ou pas afin de marquer le refus d'un certain comportement de la tutelle. L'enseignement chez nous, dans tous ses paliers, est donc en train de chercher à savoir ce qu'il y a lieu de faire pour résoudre des problèmes aussi «graves et importants» que le port du tablier ou la tenue d'une promesse d'un ministère.
A ce moment, ailleurs, on discute des méthodes d'apprentissage qu'il faut introduire pour faire bénéficier au mieux les élèves et les étudiants. Ailleurs, on discute des critères à mettre en place et des conditions auxquelles il faut répondre pour accéder à l'accréditation académique des universités. Ailleurs, conscients de enjeux d'un siècle des plus difficiles qu'ait eu à connaître l'humanité, les hommes s'interrogent, s'intéressent, se remettent en question et remettent en question bien des choses.
C'est triste de faire la comparaison, mais on ne peut y échapper. La réalité est là, lourde et pénible, qui nous rappelle que chez nous, on excelle dans l'art de perdre le temps dans les choses futiles et que, à l'arrivée, on n'a forcément jamais de temps pour les choses sérieuses. C'est ainsi que va la vie et c'est pour cela d'ailleurs que l'on a abouti à cette logique incroyable selon laquelle chacun se débrouille comme il veut, ou comme il peut.
Parler de l'école autrement qu'on le fait aujourd'hui est une nécessité impérieuse si l'on veut sauver notre école de l'inévitable décadence dans laquelle nous l'avons mise. Il importe peu à vrai dire, pour l'élève, pour ses parents et pour la société dans son ensemble de savoir s'il faut aller à l'école avec un tablier ou s'il faut simplement y aller avec des jeans troués. Ce qui compte, cependant, lorsqu'on envoie ses enfants à l'école, c'est de les voir apprendre des choses. C'est l'apprentissage qui doit nous inquiéter plus qu'autre chose parce qu'il est outrageant de s'intéresser au tablier alors qu'on néglige l'apprentissage et ses méthodes.
Ce n'est pas faute d'avoir essayé d'améliorer les choses en haut lieu, convenons-en, sauf que les choses sont toujours mal faites, c'est-à-dire mal préparées, mal planifiées, mal organisées, mal gérées, mal conduites, mal contrôlées … et l'on passe. On peut même dire qu'on en fait trop au point où nos propres enfants sont devenus de vrais cobayes. Une étape primaire à cinq ans, puis à six ans, puis à cinq ans, du français en première année, puis on revient sur la décision, un secondaire en quatre ans, puis en trois ans, puis en quatre ans et Dieu seul sait ce qui nous attend! Dans tout ce remue ménage, que signifie un tablier de plus ou de moins? Qu'il soit bleu, orange ou transparent cela ne change rien à rien ! que l'élève vient avec ou sans il n'y a vraiment pas de différence.
La différence, c'est lorsque l'élève sort avec un plus, avec la satisfaction d'avoir appris des choses nouvelles. Réforme après réforme, nous avons fini par mettre notre système éducatif insensible à tout type de réforme. Plus rien n'intéresse plus personne. Pourquoi ? Telle est, comme dirait Shakespeare, la question !
Aujourd'hui, lorsqu'à l'école on demande à un élève de faire un travail de recherche, on est sûr que ce dernier ne le fait pas mais que c'est le gars qui tient le cybercafé du coin qui le fait. «Vous faites des travaux sur les poissons?» demanda un jour un enfant au jeune assis derrière le serveur du cybercafé. «Oui!», répondit l'autre sans hésiter. «Et c'est à combien ?» reprit l'enfant d'une douzaine d'années. «Cela dépend du nombre de pages» lança l'autre. «Je veux un travail pour cent dinars, c'est possible?» tenta-t-il «Oui, bien sûr « le rassura l'autre. «Je repasse quand le prendre ?» L'autre ne réfléchit même pas «dans une heure, tu repasses, mais il faut payer d'abord!». Ce n'est pas toujours certes, mais c'est ainsi que des travaux de recherche, beaucoup de travaux censés développer certaines compétences chez nos enfants sont faits par des gens qui ne pensent qu'à profiter d'une situation devenue insupportable. Les objectifs didactiques et pédagogiques ne seront jamais atteints de cette façon parce que le centre du processus de l'apprentissage, c'est-à-dire l'élève, est exclut (s'est exclu) de cette façon. Et à partir du moment que l'élève est (s'est) exclu de l'essentiel qu'il y a dans l'école, comment ose-t-on et où trouve-t-on l'impudeur de parler de tablier ?
A un moment où, n'hésitant ni devant les dépenses faramineuses que cela induit, ni devant les difficultés que cela entraine, les autres se sont penchés sérieusement sur les modalités à développer pour arriver à un apprentissage réel chez l'élève, en engageant des recherches sérieuses, en organisant des rencontres, en motivant les gens, en les suivant et en gérant correctement la chose, à ce moment donc, les yeux fixant le sol nous inspirons un grande bouffée d'air avant de hurler à la face du monde «le port du tablier est obligatoire»…
Comme si ce tablier va un jour signifier l'excellence de nos progénitures!
Au niveau universitaire, on n'est pas mieux parti. Au lieu de nous intéresser à cette déchéance que nous-mêmes n'avons cessé d'imposer à notre université, nous enfonçons notre tête dans la boue. Pire que des autruches ! Tout contents d'avoir des chiffres à aligner à l'occasion de certaines cérémonies, nous ne savons même pas que les gens de notre époque parlent un autre langage.
Le travail pédagogique, l'université, l'enseignant universitaire chez nous signifient des choses totalement différentes de ce qu'ils signifient ailleurs. Le système universitaire est en train, partout dans le monde, de chercher à vouloir améliorer sa compétitivité. On parle d'objectifs à atteindre chez l'étudiant, de méthodes d'enseignement, de style d'enseignement, de philosophie d'enseignement, de l'enseignement axé sur l'apprenant, de la coopération en classe, et de toutes ces choses qui assurent un minimum de qualité du côté pédagogique et didactique. Côté enseignants aussi, on procède à l'évaluation de l'effort, des qualifications et des connaissances. On cherche à élever les niveaux conformément à des standards internationaux tant du côté de l'activité d'enseignement elle-même que sur le plan de la recherche et des publications.
Quand, chez nous, cesseront-on de nous occuper avec des grèves souvent inutiles qui, tout compte fait, donnent le temps au système de souffler ? Quand tiendra-t-on des rencontres non pas pour suspendre les cours mais pour discuter des moyens à mettre en œuvre pour redresser la situation de notre université ? Quand nous occuperons-nous sérieusement de l'avenir de cette université et de la société ?
S'il est vrai que le mal est si profond dans l'université qu'on à peine à lui imagier des lendemains normaux, il demeure toutefois possible de sauver encore ce qu'il y lieu de sauver.
Pour peu qu'on s'y mette sérieusement. Oui, sérieusement avec tout ce que cela signifie!
IN LE QUOTIDIEN D'ORAN
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Nos députés dépités ont du fric mais pas de flingue !
par Boudaoud Mohamed
Avertissement : aujourd'hui, l'histoire que nous allons vous raconter est vraie. Nous vous recommandons de la lire attentivement. Prenez votre temps et concentrez-vous sur chaque mot comme vous savez le faire lorsque vous écoutez quelqu'un vous rapporter des informations inédites sur le voisin. C'est que l'heure est grave !
Jamais votre serviteur n'aurait cru que les députés algériens ne sont pas armés. Il a fallu qu'un journal aborde le sujet pour lui révéler qu'il n'est qu'un tas de viande boursouflée d'ignorance, lui qui se vantait d'avoir une tête suffisamment documentée. L'article de presse salutaire disait en résumé que beaucoup de députés ont déposé au bureau de l'APN une demande dans laquelle ils expriment le vu de posséder une arme, et que jusqu'à maintenant aucune suite n'a été donnée à cette requête. N'écarquillez pas vos yeux sur les mots, vous avez bien lu ! Nos Représentants du Peuple se promènent dans ce pays sans pistolet ? Est-ce possible ? Vous conviendrez lecteur qu'il est très difficile d'avaler une nouvelle aussi rugueuse et aussi amère ! Vous vous poserez certainement la même question que nous : qu'attends le Pouvoir pour équiper nos députés d'un pétard ? Est-ce là une décision qui nécessite réflexion et hésitation ? Faut-il qu'un malheur se produise pour qu'enfin nos Gouvernants se rendent compte de la gravité de cette négligence ? C'est pourquoi, nous les prions poliment de s'occuper de ce problème le plutôt possible. Avant que l'irréparable n'arrive, qu'à Dieu ne plaise !
Pourtant, tout le monde est au courant de ce qui se passe dans notre pays. Les pages de nos journaux sont remplies de faits divers qui vous glacent d'horreur. À tel point que vous avez envie de vous enfermer chez vous à double tour et de n'en plus sortir. Que dire alors d'un parlementaire qui n'est pas une personne ordinaire pour être exposé ainsi, les mains nues, aux dangers qui pullulent dans la patrie ! Disons le courageusement au risque de froisser certains sensiblards : que nous soyons, nous citoyens lambdas, plongés chaque jour dans un quotidien aléatoire et périlleux, peut se concevoir. Nous pourrions supporter ces coups du sort dans le silence. Mais qu'un de nos Porte-parole le soit aussi est inadmissible. Nous ne l'accepterons pas. Il ne sera pas dit dans les livres d'histoire que nous sommes un peuple qui n'a pas veillé sur ses Représentants. Nous ne serons pas la risée des générations futures ! Donnons maintenant un bref aperçu du banditisme qui sévit chez nous à ceux qui pourraient pinailler sur la nécessité d'armer les respectables locataires de l'APN.
Pour un oui ou pour un non, des bagarres éclatent qui transforment nos quartiers en champ de bataille, jetant sur le sol des cadavres et des dizaines de blessés. Armés de gourdins, de couteaux, d'épées, de haches, de barres de fer, et parfois de pistolets, les gens s'entretuent pendant des heures, ou pendant des jours, le corps chevauché par Satan.
La cause ? Une ridicule partie de cartes ou de dominos. Une insignifiante parcelle de terre. Une discussion idiote. Une histoire d'amour. Bref, c'est souvent une broutille qui fait couler le sang de deux familles, de deux tribus, de deux clans, ou de deux bandes de gamins.
Un simple embouteillage transforme les automobilistes en bêtes furieuses, klaxonnant sans répit, hurlant des grossièretés qui dégénèrent bientôt en affrontement sanglant. Les nerfs à fleur de peau, les chauffeurs descendent de leur voiture et se jettent les uns sur les autres poussé par le désir de tuer. Des crics, des clefs à molette, des tournevis, des matraques, des poignards jaillissent des malles. Il faut percer des ventres, fracasser des têtes, briser des os, défigurer des visages, couper des veines et des gorges.
Les marchés grouillent de voleurs qui accomplissent leur sale besogne en plein jour. Avec une audace qui vous estomaque, souvent une arme blanche à la main, ils s'emparent de la bourse ou du panier de leur victime et disparaissent dans la foule. Des voyous montent dans les bus et vident les poches et les porte-monnaie des voyageurs, accompagnant parfois leur forfait de violences graves. Des kidnappeurs enlèvent des enfants ou des adultes et demandent des rançons à leur famille, avec une menace de mort au cas où elle refuserait de s'exécuter. Des ravisseurs agressent sauvagement des automobilistes et s'emparent du véhicule. Même les écoles et les universités ne sont pas épargnées. Des élèves et des étudiants entrent en classe avec un couteau dans la poche ou le cartable.
Des enseignants sont tabassés ou poignardés. Des malades mentaux aux gestes imprévisibles se baladent dans les rues. Des ivrognes dégueulant sans trêve le contenu de leur estomac sur les passants. Des drogués en quête de came, la caboche farcie d'hallucinations meurtrières. Des mendiants collants qui vous barrent le chemin. Des odeurs nauséabondes capables de pourrir une poitrine en un clin d'oeil. Des objets lancés de nulle part qui vous balafre la figure ou vous brise la nuque. Comme des crachats. Des boites de conserve. Des bouteilles de bière. Des pierres. Un poste de télévision. Un meuble. Des trous creusés et abandonnés ainsi. Des millions d'yeux empoisonnés par la convoitise, distillant le mauvais oeil. Des aigris envieux jetant des sorts destructeurs à l'aveuglette. Des chiens errants, la langue ruisselante de rage. Des chats prêts à vous sauter au visage. Des myriades de mouches et de moustiques vampirisant à qui mieux mieux. Des serpents, des scorpions et des rats.
Des virus. Le pays est devenu une immense boîte de Pandore. N'importe où, à n'importe quel moment, vous pouvez être victime d'une agression qui peut vous coûter la vie. Notre peuple se laisse aller. Il faut sévir. Il a été trop gâté. Il profite de la gentillesse de nos Chefs. Et qu'on ne vienne pas nous raconter des salades sur ces actes criminels. Comme le chômage. L'injustice. La corruption. Le népotisme. Le mensonge et la manipulation. L'absence de l'Etat. Les déperditions scolaires. L'incompétence. L'autoritarisme… Ce sont là des balivernes inventées par des journaleux. La vérité est que les Algériens, trop chouchoutés, veulent devenir riches sans verser la moindre goutte de sueur. À peine sortis de l'enfance, des morveux incultes rêvent de posséder un joli magot, une voiture luxueuse, une villa spacieuse, et une mécréante étrangère qui s'est convertie à l'Islam. En travaillant ? Que nenni ! Ils vous riront au nez. Des millions d'emplois sont refusés quotidiennement. Le gouvernement n'arrête pas d'en créer ! Ils préfèrent mendier et voler. Ces paresseux. Ces parasites.
Mais faut-il répéter ici ce que tout le monde sait ? Alors ? Dites la vérité : dans un pays pareil, est-il raisonnable qu'un député ne soit pas en possession d'une arme ? Nous savons que vous ne pouvez qu'être d'accord avec nous. Il serait irrespectueux de notre part de vous attribuer un avis contraire au nôtre. Chez nous, un parlementaire doit porter sur lui une arme à feu. Continuellement.
Mais certaines têtes stupides trouveront que cette idée est déplacée et dangereuse. Il y a des tordus qui ne font aucune confiance à nos députés. Beaucoup de gens avec qui nous avons parlé de l'idée avant de l'exposer ici ont été jusqu'à dire :
- La plupart ne sont pas assez préparés pour avoir un revolver dans la main. Comme ils adorent les films westerns, ils se prendraient pour des cow-boys et se mettraient à tirer sur tout ce qui bouge ! Il y aura du grabuge à l'APN. Au moindre mot, ils dégaineraient, chacun se prenant pour Clint Eastwood. Ils ne voteraient plus en levant la main, mais en tirant en l'air, un cigare coincé entre les lèvres. C'est plus amusant. Ils ne résisteraient pas à la tentation de mettre quelques pruneaux dans la viande de ceux qui ne pensent pas comme eux. C'est plus facile et plus efficace qu'un débat. Seuls les membres du gouvernement échapperaient aux coups de feu. Car on ne tire pas sur ses bienfaiteurs. Mais les pauvres maires ne seraient pas à l'abri. Les citoyens aussi. Les motards et les agents de l'ordre public qui insisteraient pour contrôler les papiers de la voiture. Non, ce n'est pas une bonne idée d'armer ces quidams. Si au moins on était sûr qu'ils n'utiliseraient leur pistolet que pour épater la famille et les voisins, comme dans un mariage ou une circoncision, par exemple. Ou mettre de l'ambiance dans une campagne électorale. Il serait exagéré de leur refuser ces petits plaisirs innocents. L'odeur de la poudre est bonne pour le moral. Elle aide aussi à supporter et à compenser certaines anomalies. Il nous faut reconnaître aussi que du fric sans flingue, ce n'est pas chic. Mais ce n'est pas sûr. Ils seront certainement tentés de jouer de la gâchette ailleurs. Nous ne parlerons pas des accidents qui pourraient survenir. Par exemple, des épouses pourraient être victimes de balles parties bien sûr par mégarde. Certains parmi eux voudraient imiter le fameux héros espagnol Don quichotte, et iraient parcourir le pays pour combattre le mal. Ils voudraient chasser. Comme ils n'auraient pas de gibier à portée du pétard, ils tireraient sur les chiens et les chats errants. Les pigeons. On découvrira partout des cadavres de vaches et de moutons.
Ce qui ameuterait les organisations de défense des animaux. Les médias du monde entier accourraient. On enverrait des enquêteurs. Le droit d'ingérence serait évoqué. La nation serait en danger. Vous comprenez ? Vos députés feraient mieux de s'occuper de leurs électeurs au lieu de rêver à des feux d'artifice !
Du bavardage ! Rien que du bavardage ! Mais, il aurait été malhonnête de notre part de ne pas donner la parole à nos contradicteurs. Nous sommes dans une démocratie. Chacun a le droit légitime de dire ce qu'il pense. Même s'il s'agit de bêtises, il nous faut les écouter jusqu'au bout. En ce qui concerne nos députés, nous rappelons que ce sont nos élus ! Nous les avons choisis après mûre réflexion. Sagesse et maîtrise de soi font partie des innombrables qualités qui les caractérisent. Hommes posés, ils l'ont montré maintes fois. Qui a entendu dire que l'un d'eux s'est emporté un jour ? Calmes et paisibles, ils ignorent la colère. Nos mahatmas députés ! La vérité est qu'ils méritent mieux qu'un pistolet ! Nous avons longuement réfléchi à la question et voici ce que nous proposons aux Autorités concernées. Il faut que chacun d'eux soit entouré constamment de plusieurs gardes du corps. Ils se déplaceront dans des voitures blindées. Etant obligés de temps à autre de descendre de ces engins, ils porteront dans ce dessein des masques importés du Japon. Leurs enfants vivront et feront leurs études à l'étranger. Ici, ces chérubins seront exposés aux dangers énumérés dans les lignes qui précèdent. Il leur faudra habiter dans une Cité secrète. Jolie et équipée de tout ce dont peut rêver un Algérien : comme un café, un restaurant, une mosquée, un supermarché pour hommes et un autre pour femmes, bien achalandés. Chaque villa sera entourée par un mur haut et épais. Avec une porte d'entrée blindée qui s'ouvre comme un coffre fort. Il faudra installer des caméras de surveillance partout.
Il y aura des barrages fixes à intervalles réguliers sur la route qui mène à la Cité. Voilà toute l'histoire, lecteurs. Votre serviteur espère vous avoir communiqué ses inquiétudes. Il vous demande pardon de vous avoir gâché votre journée. Il essayera dans les jours qui viennent de vous dénicher une histoire d'amour. Par exemple, une Finlandaise qui tombe follement amoureuse d'un Algérien… Surtout que notre journal sait choisir les photos qui conviennent… Mais trêve de rêve. S'il vous plait !


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