Yves Bonnet qui était l'invité hier de la rédaction a déclaré que « les nouvelles autorités libyennes manquent de souveraineté et de légitimité. Le régime Kadhafi- que je ne respectais par particulièrement- y mettait au moins les formes, à travers les comités révolutionnaires et les congrès populaires, c'est-à-dire à sa propre manière. Alors que ceux-ci sont sortis de l'ombre après une rencontre avec le président Sarkozy, par l'intermédiaire de Bernard Henri Levy, et sont devenus les nouveaux leaders libyens et ne prennent pas en compte ni le fond ni la forme ». Notre interlocuteur a insisté sur les principes fondamentaux auxquels croient l'occident, la France plus particulièrement, comme la démocratie, la liberté et la légitimité, alors que le renversement de Kadhafi a obéit au principe de la « loi du plus fort », en ne tenant pas comptes des principes et des valeurs. Cette opération-le renversement de Kadhafi - ne sera selon Bonnet pas rentable pour Sarkozy lors des prochaines élections. « Premièrement les échéances sont encore loin »a-t-il dit, ajoutant « il ne peut exploiter les bénéfices commerciaux dans le domaine de la politique intérieure ». Il a relevé le soutien du parti socialiste-concurrent- qui était « muet » durant la période des frappes contre la Libye, certains de ces cadres ont même été élogieux sur Sarkozy. Le dossier libyen s'axe selon l'ancien directeur de la DST sur le pétrole « nous n'avons pas vu des marches spontanées pour demander la démocratie et la liberté, comme s'est arrivé dans d'autres pays ». Il a répondu à la question que nous lui avons posé sur ce qui était arrivé en Libye et qui pourrait représenter un précédant dans la région que « c'est effectivement un précédent » sans écarter le fait qu'il puisse se répéter de la même manière. Rappelant ce qui était arrivé en Irak, en Cote d'Ivoire, au Liban, en Somalie, à Grenade, au Panama et en Yougoslavie que l'occident avait divisé en plusieurs petits pays. Notre interlocuteur a assuré que l'Algérie était à l'abri de ce qui arrivait autour d'elle, considérant que l'Algérie était contrairement à ce qu'on pense « un exemple démocratique », et que le pays tenaient aux principes démocratiques.