« Le respect mutuel »    Des équipes mobilisées en cas d'incidents énergétiques    Les unités de dessalement de l'eau de mer comme solution ?    Retour des actes islamophobes    Activités des Nations unies et des organisations internationales : La Palestine soumet son plaidoyer à la justice internationale    Abdullah Ocalan dissout le PKK    LFP : Le bureau exécutif tient sa première réunion    La JSK et le MCA se font enfin plaisir    Ligue 1 Mobilis : La 19e journée programmée du 6 au 8 mars    L'acteur américain Gene Hackman et son épouse retrouvés morts à leur domicile    Faisant l'objet de 4 mandats d'arrêt Un cybercriminel arrêté à Mostaganem    Une bande de malfaiteurs neutralisée    Aubergine, la belle étrangère    L'insoutenable et indicible odyssée-tragédie des migrants aux portes de l'Europe, ou le temps venu des rêves confisqués    Le film "Frantz Fanon" du réalisateur algérien Abdenour Zahzah primé au Fespaco    Ramadhan: la GN met en place un plan sécuritaire spécial    Coup d'envoi de la campagne Ramadhan 2025 pour aider les plus démunis    Mobilis: 120 Omra à gagner à l'occasion du Ramadhan    Ouverture des candidatures pour le 1e Prix du président de la République pour la Littérature et la Langue Arabe    La guerre est-elle déclarée entre le président de la République française et son ministre de l'Intérieur à propos de l'Algérie ?    Tennis/2e Tournoi international ITF Juniors J30 Algiers: l'Algérienne Benamar sacrée    Industrie pharmaceutique: renforcer l'accès des producteurs algériens aux marchés africains    Ramadhan : plus de 200 points de vente directe des produits de la pêche et de l'aquaculture    Mines : une école dédiée aux métiers du secteur prévue pour fin 2026    Liban : la santé mentale, la nutrition et la scolarité des enfants en déclin du fait de l'agression sioniste    Ghaza : le bilan de l'agression sioniste s'alourdit à 48.388 martyrs et 111.803 blessés    Décès de la journaliste Houda Nadir: la Direction générale de la communication à la Présidence de la République présente ses condoléances    Le Théâtre Régional d'Oran : 16 soirées musicales et théâtrales programmées durant le mois du Ramadhan    Inauguration du nouveau centre d'entraînement «Abderrahmane Aouf-Baba Hammoud»    Clôture des travaux de la première AG ordinaire du CSJ pour 2025    Yamina Meghiche, exemple de courage et de lutte contre le colonisateur français    Le président de la République adresse ses vœux au peuple algérien à l'occasion de l'avènement du mois de Ramadhan    Décès de la journaliste du quotidien "El-massa" Houda Nadir    Ligue 1 Mobilis: le MCA conforte son leadership, la JSK sur le podium    Match MB Rouissat-USM El Harrach: la FAF appelle à préserver l'esprit du sport et contribuer à éradiquer la violence dans les stades    Nouvelle provocation contre l'Algérie        L'Algérie happée par le maelström malien    Un jour ou l'autre.    En Algérie, la Cour constitutionnelle double, sans convaincre, le nombre de votants à la présidentielle    Algérie : l'inquiétant fossé entre le régime et la population    Tunisie. Une élection sans opposition pour Kaïs Saïed    BOUSBAA بوصبع : VICTIME OU COUPABLE ?    Des casernes au parlement : Naviguer les difficiles chemins de la gouvernance civile en Algérie    Les larmes de Imane    Algérie assoiffée : Une nation riche en pétrole, perdue dans le désert de ses priorités    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    









Abdeljalil serait peut être la prochaine victime après Younes
Gilles Munier à El Khabar
Publié dans El Khabar le 26 - 09 - 2011

Gilles Munier, journaliste indépendant et écrivain, a vécu une grande partie de sa jeunesse en Algérie et au Maroc, où sa famille soutenait le FLN. Il s'est engagé dans la vie militante à Alger, de 1962 et 1970, en soutenant la lutte du peuple palestinien, et a approfondi sa perception de l'islam grâce à Malek Bennabi. Il est l'auteur du Guide de l'Irak (Jean Picollec Ed. 2000), des Espions de l'or noir (Alphée-Koutoubia, 2009) et a coordonnée la traduction en français de Zabiba et le roi (Ed. du Rocher, 2003), roman écrit par Saddam Hussein qu'il a rencontré à cinq reprises. Il collabore aujourd'hui au mensuel Afrique Asie et rédige le blog France-Irak Actualité.
par Ramdane Belamri
El Khabar : Où va la Libye ? A votre avis, vers un avenir de paix comme le proclame Nicolas Sarkozy, ou vers des luttes de clans entre membres du CNT, et entre le CNT et l'AQMI ?
Gilles Munier : Malheureusement, l'avenir de la Libye est sombre et incertain. La guerre entre clans du CNT, entre le CNT et le Groupe islamique de combat, derrière lequel se profile l'AQMI, a commencé avec l'intervention de l'OTAN. Ces luttes se sont manifestées lors de l'assassinat du général Younès. Qui sera la prochaine victime : Mustapha Abdeljalil, président du CNT ? Mahmoud Djibril, son n°2 ? Ali al-Issaoui, chargé des Affaires étrangères ? Des personnalités comme Abdel Hafiz Ghoga, avocat militant des droits de l'homme, ou le cheikh salafite Ali Salabi qui font aussi partie du CNT ont évidemment plus de légitimité que les agents occidentaux. Dernièrement, tandis que le CNT annonçait la constitution prochaine d'un gouvernement « de crise », les chefs des combattants de terrain créaient à Misrata une Union des Bataillons Révolutionnaires. Aujourd'hui, les commandants des conseils militaires de Tripoli et de Benghazi – membres du Groupe islamique de combat libyen (GICL) - estiment ne pas avoir de comptes à rendre au ministre de la défense du CNT, désigné parmi les membres de la tribu du général Younès pour calmer son désir de vengeance. On a tort de mettre le GICL et l'AQMI dans le même sac. La première n'est pas inféodée à l'autre, mais il existe des passerelles entre les deux organisations qui se sont trouvées, comme l'a dit Abdelkrim Belhadj, commandant militaire de Tripoli, « au même endroit, au même moment ». Ce qui est certain, c'est que les services occidentaux ont profité de la guerre de Libye pour nouer des contacts avec les organisations islamiques, dresser des listes de leurs membres, dans la perspective de les utiliser ou de les éliminer. Les militants du GICL savent par expérience qu'ils n'ont aucune illusion à se faire sur les arrière-pensées occidentales. Leur sort dépendra du timing des prochains pays à déstabiliser. Après la Libye et la Syrie, qui ? L'Algérie peut-être. La récente déclaration attribuée à Sarkozy – « dans un an l'Algérie, dans trois l'Iran » - et les propos « off » tenus par ambassadeurs français sur l'état de l'Algérie – « pays pathétique », « bloc monolithique »…etc… -, obligeamment diffusés par le magazine pro-israélien Valeurs Actuelles, le laissent penser. La livraison d'armes aux rebelles berbéristes du djebel Nefoussa en Libye, n'était certainement pas innocente.
El Khabar : Sur le plan sécuritaire, pensez-vous que Kadhafi puisse résister longtemps ?
Gilles Munier : Khadafi n'a pas les moyens de résister longtemps frontalement. Le rapport de force est trop inégal. Mais, quelle que soit la suite des événements, le combat des Libyens hostiles à l'occupation de leur pays par l'OTAN se poursuivra. Si les Occidentaux parviennent à arrêter ou à tuer Kadhafi, d'autres leaders prendront sa suite. A Tripoli, la résistance s'organise, les pro-CNT rasent les murs. Le « cirque Sarkozy », avec ses 160 CRS en civil, n'a planté sa tente que quelques heures en Libye pour des raisons de sécurité. Pas très glorieux pour un « vainqueur » ! Cela rappelle George W. Bush sur son porte-avion, déclarant qu'il a gagné la guerre d'Irak… On connaît la suite.
El Khabar : Justement, selon vous qui suivez depuis des années l'évolution de la situation en Irak, peut-on comparer les guerres du Golfe et celle de Libye ?
Gilles Munier : Oui et non. En Irak, l'intervention militaire occidentale terrestre et aérienne était massive. Le pays, sous embargo depuis 13 ans, était sur les genoux. Bagdad est tombé après l'utilisation par les Américains d'une arme nouvelle – probablement à neutrons – dans la bataille de l'aéroport. L'opposition financée par la CIA est arrivée dans les fourgons de l'armée d'occupation. Saddam Hussein a été arrêté et exécuté, mais la résistance n'a pas cessé. Les victimes civiles se comptent par centaines de milliers. Selon des statistiques officielles américaines et irakiennes, plus de 2.600 civils, policiers et militaires irakiens, ainsi que 35 soldats américains, ont été tués en Irak depuis un an. Ce qui n'empêche pas le Premier ministre Nouri al-Maliki de déclarer que l'Irak « est la région la plus sûre du monde arabe » ! En fait, le pétrole coule à flot. Ses revenus font de l'Irak un des quatre pays les plus corrompus du monde. Les Irakiens manifestent tous les vendredis pour réclamer de meilleures conditions de vie et des élections réellement démocratiques, dans l'indifférence des médias occidentaux. Le label médiatique « révolution arabe » n'est alloué qu'en fonction des intérêts occidentaux. En Libye, ce sont les bombardements de l'OTAN, les livraisons d'armes, les valises d'euros et l'intervention au sol des forces spéciales françaises et britanniques, et des sociétés militaires privées, qui ont permis aux opposants de progresser et de prendre Tripoli. Le CNT tiendra-t-il la promesse d'allouer 35% du pétrole libyen à la France ? J'en doute. Achètera-t-il les avions Rafales et la centrale nucléaire refusés par Kadhafi ? En Irak, les copains de Bush s'en sont mis plein les poches ; en Libye ceux de Sarkozy attendent qu'on leur renvoie l'ascenseur. Quant au coût de l'opération pour les Français, Alain Juppé s'en moque, « c'est un investissement sur l'avenir », dit-il. A voir…


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.