Il semble que l'Algérie détient le record en matière du temps pris en vue de son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Après 10 rounds et le report du 11e, les négociateurs algériens n'ont pas encore tranché sur le dossier qui remonte à 24 ans. Pour les deux dernières années, 2010 et 2011, un ralentissement a été constaté sur le processus de négociations entre les deux parties. Ceci dit que depuis quelques temps, l'adhésion de l'Algérie à l'OMC ne figurait plus sur la liste des priorités des pouvoirs publics, bien qu'elle ait répondu à plus de 1640 questions. Selon l'expert en économie, M. Arslane Chikhaoui, l'énorme temps pris pour l'adhésion est justifié par l'absence d'une vision claire chez la partie algérienne, par l'hésitation affichée à maintes reprises sur certains points liés au dossier, ainsi que par le changement des membres de la délégation chargée de le mener. L'Algérie, qui fut un membre observateur au sein de l'Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT), depuis 1664, remplacé par l'OMC en 1995, n'a pas saisi les opportunités et les avantages qui lui permettaient de s'adhérer à l'OMC à moindre coût. La première réunion officielle du groupe de travail chargé du suivi du dossier des négociations et l'OMC a eu lieu en avril 1998. Après 10 rounds, soit entre 1998 et 2011, on n'a pas pu parvenir à un accord sur tous les dossiers exposés, notamment après la signature par l'Algérie de l'Accord d'Association avec l'UE en 2002 et son entrée en vigueur en 2005. Par ailleurs, l'Algérie a fait face à plusieurs difficultés liées à l'ouverture du secteur des services, suite à la hausse alarmante de la facture des importations, évaluées entre 10 et 12 milliards de dollars. Dans le même sillage, l'Algérie a rencontré d'autres difficultés liées à la prolifération du phénomène d'imitation des produits et le marché parallèle.