Photo : Makine F. Le problème de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est algéro-algérien, a estimé, hier, Idriss Djazaïri, ambassadeur représentant permanent de l'Algérie auprès de l'office de l'ONU et des organisations internationales à Genève. Le problème de l'adhésion de l'Algérie à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) est algéro-algérien, a estimé, hier, Idriss Djazaïri, ambassadeur représentant permanent de l'Algérie auprès de l'office de l'ONU et des organisations internationales à Genève. «Nous devons faire des concessions pour pouvoir adhérer à l'OMC. Chose que nous n'arrivons pas encore à faire», précise-t-il lors de la journée parlementaire consacrée à cette question à Djenan El Mithak. A propos des concessions, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, reconnaît que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC dépendra de cela. «Mais ce qu'il faut faire maintenant, c'est de définir le type de concessions à faire. N'empêche qu'en matière de réformes, l'Algérie a fait beaucoup d'efforts et malgré cela, les membres de l'OMC refusent de nous accorder les facilités comme pour d'autres pays». «Nous devons faire des concessions pour pouvoir adhérer à l'OMC. Chose que nous n'arrivons pas encore à faire», précise-t-il lors de la journée parlementaire consacrée à cette question à Djenan el Mitak. A propos des concessions, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, reconnaît que l'adhésion de l'Algérie à l'OMC dépendra de cela. «Mais ce qu'il faut faire maintenant, c'est de définir le type de concessions à faire. N'empêche qu'en matière de réformes, l'Algérie a fait beaucoup d'efforts et malgré cela, les membres de l'OMC refusent de nous accorder les facilités comme pour d'autres pays. Nous avons modifié 36 textes législatifs et le Vietnam par exemple, n'en a modifié que 10. Et pourtant, le Vietnam est admis et pas nous», indique-t-il. «L'Algérie, fait-il savoir, a répondu à 1640 questions et est arrivée au 10e round dans les négociations. Lors du dernier round, en juillet 2010, les membres de l'OMC ont réduit le nombre de leurs questions, de 250 à 96. Nous y avions répondu et nous attendons toujours des réponses», souligne-t-il sans préciser quelles sont les questions sur lesquelles les deux parties n'arrivent pas à s'entendre. «Nous espérons, confie-t-il, la tenue du 11e round des négociations au 2e semestre de 2011 après l'élection, fin juillet, du nouveau chef de la délégation à l'OMC, chargé des négociations avec l'Algérie, le mandant du chef actuel étant en cours d'expiration», poursuit-il. Si l'Algérie, intervient M. Djazaïri, a signé en 1994 la convention de Marrakech (Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce), l'Algérie aurait été de facto membre de l'OMC et nous n'aurions pas connu ce cycle interminable de négociations. «Mais vu le contexte politique (sécuritaire) et économique imposé par le FMI, notre pays ne pouvait pas signer cette convention. Aujourd'hui, ce que veut l'OMC de nous, c'est de diversifier notre production hors hydrocarbures et saisir les opportunités offertes par l'économie mondiale. Mais cet objectif demeure en butte à certains obstacles», explique-t-il. L'UE, LE GRAND OBSTACLE Parmi les obstacles, révèle-t-il, les effets néfastes de l'ajustement structurel exigé par le FMI qui continuent de peser sur le processus d'accession de l'Algérie. «Ces effets renforcent la vision selon laquelle les effets de l'accession à l'OMC viendront alourdir le prix fort déjà payé par les instructions du FMI», précise-t-il. En outre, l'Accord d'association avec l'UE, décevant pour la partie algérienne, n'a pas contribué à apporter le soutien européen au processus d'accession. «Pis, ce sont les Européens qui ont accablé la partie algérienne de requêtes et de conditions iniques et exagérées pour la finalisation de ce processus», signale-t-il. Par ailleurs, les conditions drastiques imposées par les pays membres de l'OMC bloquent aussi l'aboutissement des négociations. «L'article 12 de l'accord de Marrakech, devenu aujourd'hui l'OMC, permet aux Etats membres de déterminer en toute liberté les conditions d'accession. Ce qui ouvre le champ à différentes interprétations non exemptes de considérations politiques. L'Algérie a été exposée durant son processus d'accession à des conditions sévères qui ne tiennent aucunement compte de son niveau de développement. Elles ont même surpassé celles souscrites par les pays membres y compris les pays industrialisés. Notre pays a exprimé son refus à cet égard et a dénoncé une telle logique», dit-il. Comme solutions, préconise-t-il, l'adoption d'une politique fondée sur le court terme qui se focalise sur la préservation des avantages conjoncturels actuels ou une politique à long terme qui permet à l'économie nationale de créer une valeur ajoutée et de bénéficier, ainsi, d'une participation active à la mondialisation. LES PRECISIONS DE ALJANDRO JARA Pour sa part, Aljandro Jara, directeur général adjoint de l'OMC, a précisé que le processus d'accession n'est pas limité dans le temps, les modalités d'entrée de chaque pays étant différentes. «Pour la cas de l'Algérie, beaucoup de choses sont accomplies mais il reste énormément à faire. L'OMC a exhorté l'Algérie à accorder la priorité aux lois et règlements visant à aligner la législation du pays sur les prescriptions de l'OMC. Le rythme général des négociations est lié aux progrès réalisés sur le plan législatif», affirme-t-il en approuvant, dans un autre contexte, la signature des 5 accords bilatéraux entre les deux parties. «Toutefois, ce n'est que lorsque les 12 accords bilatéraux avec 12 membres pays de l'OMC en suspens commenceront à se mettre en place que l'Algérie pourra dire que la conclusion de ses négociations en vue de l'accession est proche», conclut-il en conseillant à l'Algérie de profiter du retard accusé dans la conclusion du programme de Doha (programme de développement pour améliorer les relations commerciales internationales) pour achever ses négociations en vue de l'accession dans le cadre des règles multilatérales et d'engagements en matière d'accès aux marchés.