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« Les émeutes de Sidi Bouzid ont levé le voile sur le vrai visage du régime tunisien » Le président du mouvement islamiste Ennahda, Rached El Ghanouchi, à El Khabar
Le président du mouvement islamiste tunisien, Ennahda, M. Rached El Ghanouchi, s'oppose catégoriquement à l'idée selon laquelle des mains étrangères sont derrière les affrontements violents qui ont éclaté dans préfecture de Sidi Bouzid, suite au suicide d'un jeune homme chômeur. Selon M. El Ghanouchi, le régime politique en Tunisie est loin d'être à l'abri de l'ingérence des grandes puissances mondiales, ainsi celles-ci n'ont pas jugé intervenir parce que ce régime constitue un maillon de la chaîne de leur stratégie de lutte contre l'Islam, sous le couvert de la lutte contre le terrorisme. Pour les institutions monétaires internationales et la Banque mondiale, la Tunisie est un bon élève, a-t-il soutenu, soulignant dans le même sillage que la presse étrangère n'accorde pas une grande importance aux protestations qui secouent ce pays réputé par son calme. Quand il s'agit de l'Iran ou d'un autre pays, cette même presse rapporte les moindres détails et plus même. Répondant à une question posée El Khabar, portant sur le rôle des partis politiques en Tunisie dans les derniers affrontements qui se sont étendus à travers tout le pays, M. El Ghanouchi a indiqué que les problèmes sociaux auxquels fait face la société tunisienne sont capables de faire sortir la population dans la rue, sachant que 40 % des jeunes diplômés sont en chômage. Ceci dit que les partis politiques n'ont eu aucune influence sur le déclenchement de ces manifestations. Dans le même sillage, le même interlocuteur a affirmé que l'image attribuée à la Tunisie comme étant un pays touristique, où tous les droits de l'homme règnent, cache en réalité des vérités amères, à tel point que le pays s'est transformé en une société privée dirigée par la famille Benali et ses proches. Cette fausse image a subjugué même les dirigeants algériens, soutient-il. Par ailleurs, M. El Ghanouchi s'est montré pessimiste, en déclarant que les évènements qui ont eu lieu en Tunisie en 1978, 1984 et 1987 n'ont pas atteint les objectifs escomptés. Les changements opérés au sein du système politique ont été souvent superficiels, cela est le cas pour les évènements d'octobre 1988 en Algérie. « A travers les derniers évènements, le peuple tunisien vient de démontrer qu'il est intelligent, conscient et peut s'en servir des nouvelles technologies, et démontre le degré de la faiblesse du régime tunisien », poursuit-il. Le régime Benali aura le même sort que celui du régime roumain, a-t-il conclu.