Jean-Jacques Susini a indiqué que l'état français, en particulier les services de police et l'armée, a collaboré avec l'organisation de l'armée secrète « OAS » pour l'élimination des personnes qui aidaient le FLN durant les derniers jours de la guerre de libération. Susini, qui était le numéro 2 de l'organisation terroriste a reconnu l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun ainsi que quatre de ses compagnons comme « une erreur très regrettable ». Le livre d'entretiens du journaliste français Bertrand le Gendre, une des têtes pensantes de l'organisation terroriste (OAS) et dont le journal « libération » a publié certaines pages, indique que l'état français qui devait « frapper les fiefs de l'OAS et la combattre », travaillait et était sa complice dans l'élimination de nombreux militants algériens, qu'ils étaient été adhérents au FLN ou simples collaborateurs. Susini a honnêtement répondu aux questions de Le Gendre « nous avons reçu des renseignements sur nos adversaires c'est-à-dire les pros-FLN qu'ils soient musulmans ou européens par les services de police en Algérie ». A une question sur la possibilité que l'OAS soit le « sous-traitant » de la police pour les basses besognes, Susini a déclaré que « Si les forces régulières arrêtent un agent du FLN qui ne mérite pas d'être déféré à un tribunal, il faut bien que quelqu'un se charge de son exécution », sous-entendant que l'organisation terroriste s'est chargée de l'élimination de nombreux algériens sans jugement. Le numéro 2 de l'organisation (OAS) a ajouté que « Souvent, les noms des partisans du FLN nous étaient transmis par ceux-là mêmes qui, officiellement, nous combattaient ». Et a déclaré que « Cela peut paraître paradoxal, mais c'était pour eux la solution. Nous avions le même ennemi commun ». Susini a indiqué que Cette collaboration remontait à la Bataille d'Alger, et a considéré que les zouaves transmettaient à des volontaires européens la liste d'opérations qu'ils ne pouvaient ou ne voulaient pas mener à bien eux-mêmes ». Et ajouté que « à partir du moment où l'Etat n'a pas le courage d'appliquer les sanctions radicales qui s'imposent, où il craint la réprobation de l'opinion, il nous revenait à nous, clandestins, de se substituer à lui. Toutes les guerres de résistance sont passées par là ». Rappelons que Jean-Jacques Susini est né à Alger en 1933, est un militant d'extrême droite, et a occupé le poste de président de l'association générale des étudiants d'Algérie, il a fui en Espagne après l'échec du coup d'état des généraux français contre le général de Gaulle en 1961, et a fondé là-bas en compagnie du général Raoul Salan, Pierre Lagaillarde et Jospeph Ortiz l'organisation de l'armée secrète, et a alors été condamné à mort avant d'être amnistié par de Gaulle en 1968. Susini avait déclaré en 2008 lors d'un entretien avec le magazine français « le point » qu'il « regrette l'assassinat de l'écrivain Mouloud Feraoun, qui était une erreur grave ».